Pour la première fois depuis plus de 50 ans, une chrysope géante a été observée dans la partie est des États-Unis. Cette découverte soulève de nouvelles questions sur l’aire de répartition actuelle de cet insecte de l’ère jurassique.
Polystoechotes punctata
La découverte de ce spécimen de Polystoechotes punctata était intervenue en 2012 à proximité d’un Walmart de Fayetteville, en Arkansas. Alors qu’il était sur le point d’entrer dans le bâtiment, le scientifique Michael Skvarla a expliqué avoir remarqué un insecte étrange près de sa façade.
Après l’avoir capturé et ramené chez lui, l’homme avait étiqueté à tort l’insecte comme un fourmilion adulte, à l’apparence proche des libellules. Il a fallu attendre près de dix ans, et la tenue d’un cours virtuel sur la biodiversité pendant la pandémie, pour que l’entomologiste ressorte l’insecte de ses archives personnelles et procède à son réexamen à l’aide d’un microscope.
Celui-ci a révélé qu’il s’agissait en fait d’une chrysope géante, créature nocturne mesurant environ cinq centimètres de diamètre dont les plus anciens spécimens fossiles connus remontent à 165 millions d’années environ, correspondant à la fin de l’ère jurassique.
With this species in the news here’s a historic specimen of the Giant Lacewing, Polystoechotes punctata (Fabricius, 1793)—collected in 1895 from Greene County, Indiana by W.S. Blatchley, now housed in @InsectPerc pic.twitter.com/e7giWCCpKk
— Chris Wirth (@AgeOfArthropods) March 4, 2023
« Il s’agit probablement de l’un des spécimens les plus passionnants que j’aie jamais collectés », a déclaré l’auteur de la découverte, récemment détaillée dans la revue Proceedings of the Entomological Society of Washington.
Une réapparition inattendue
Autrefois abondant dans toute l’Amérique du Nord, cet insecte décrit comme « un croisement entre une mouche et un papillon de nuit doté d’ailes tachetées » n’avait plus été aperçu dans ses régions orientales depuis les années 1950.
Au cours des dernières décennies, différentes causes avaient été avancées pour expliquer sa disparition apparente, incluant la pollution lumineuse, l’introduction d’espèces non indigènes prédatrices, ainsi que la réduction du nombre de feux de forêt, étant donné que les chrysopes géantes dépendent des écosystèmes post-incendie.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
Étiquettes: insecte, jurassique
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