
Une mauvaise nouvelle pour la planète. Le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) révèle une hausse record des concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère l’année dernière.
Un record dont on se serait bien passé
Entre 2023 et 2024, les niveaux mondiaux de CO2 atmosphérique ont augmenté de 3,5 parties par million, culminant à 423,9 ppm (+152 % par rapport aux niveaux préindustriels). Selon l’OMM, il s’agit de la plus forte augmentation depuis le début des relevés modernes en 1957. Pour retrouver la trace de telles conditions sur notre planète, il faut remonter il y a 3 à 5 millions d’années.
Dans le même temps, les concentrations des deux autres principaux gaz à effet de serre (méthane et protoxyde d’azote) ont également atteint des sommets, culminant respectivement à 1 942 et 338 ppm (+266 % et +125 % par rapport aux niveaux préindustriels).
« L’effet de réchauffement induit va persister des siècles », souligne Ko Barrett, de l’OMM. « La chaleur piégée par le CO2 et d’autres gaz à effet de serre accélère le changement climatique et conduit à des conditions météorologiques plus extrêmes. »
Sans surprise, les principaux moteurs de cette hausse record sont les émissions continues de combustibles fossiles, des épisodes de feu de forêt sans précédent, et la diminution de la capacité des terres et des océans à absorber le carbone.

Tendance profonde
Si cette situation aurait été favorisée par le phénomène climatique El Niño, qui a fait grimper les températures mondiales l’année passée et engendré des vagues de chaleur, de sécheresse et des feux de forêt massifs dans des régions clés comme l’Amazonie, de nombreux chercheurs pensent qu’elle illustre une tendance plus profonde.
« La capacité d’absorption des puits de carbone terrestres a été remarquablement faible en 2023 et 2024, même pour des années El Niño, et on observe une réduction à plus long terme de celle-ci au-delà des tropiques dans l’hémisphère nord », détaille le climatologue Zeke Hausfather. « Ces signes suggèrent un déclin. »
Plus tôt cette année, une étude avait évoqué l’émergence de nouvelles « saisons » en raison du changement climatique.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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