La réalité virtuelle, ou VR, a commencé à s’imposer sur le marché du jeu vidéo en proposant des contenus de plus en plus réalistes et en jouant sur nos émotions (la VR est très efficace pour les jeux d’horreur). Des chercheurs se sont penchés sur ce phénomène et ont développé une application en réalité virtuelle qui vise à aider les personnes souffrant de la peur du vide.
ET SI ON POUVAIT NOUS-MÊME GUÉRIR DE NOS PEURS ?
Consulter un professionnel pour le traitement d’une phobie quelle qu’elle soit coûte beaucoup d’argent et demande un réel investissement sur le long terme. Ces consultations coûtent si chères que nombreux sont ceux qui ne peuvent voir de psychiatre et donc ne pas être guéris d’une phobie qui peut devenir handicapante au quotidien. Une psychiatre de la Salpêtrière et un chercheur en informatique du CNRS se sont penchés sur la peur du vide, une phobie qui peut aller de la crainte de monter au sommet d’un immeuble à la peur panique de monter sur un tabouret. Comme moyen de traitement, ils ont pensé à l’utilisation de la réalité virtuelle.
La réalité virtuelle, ou VR, permet de plonger l’utilisateur dans un monde numérique de telle sorte qu’il ait l’impression de faire partie de cet univers et puisse y évoluer. Leur application se nomme My Reve et permet, de manière graduelle, de lutter contre sa peur du vide en toute autonomie mais avec l’aide d’un psychiatre pour les guider tout de même à travers les différents processus auxquels ils seront confrontés.
Avec My Reve, la réalité virtuelle est l’alliée du psychiatre pour aider les patients à vaincre leurs phobies comme la peur du vide ou la claustrophobie (ici, dans le métro parisien) #Virtuality2018 pic.twitter.com/OaLSFFYNvU
— Sarah Sermondadaz (@datisdaz) 8 février 2018
LA VR COMME NOUVEAU PSYCHIATRE
Mais le progrès ne s’arrête pas là. En effet, des chercheurs de l’université d’Oxford ont décidé d’aller encore plus loin dans le développement de ce genre d’applications en allant jusqu’à rendre l’intervention d’un psychiatre facultative, voire inutile. Leur étude, qu’ils ont publiée ce mois-ci, a rassemblé 100 patients souffrant de vertiges. Ces personnes ont été séparées en deux groupes de façon aléatoire, un qui aura accès au traitement grâce à l’application en VR et l’autre qui ne subira aucune thérapie. L’expérience a duré 2 semaines durant lesquelles les patients ont effectué 6 séances de 30 minutes avec l’application. Avant de commencer, ils avaient rempli un questionnaire notant leur degré de phobie sur une échelle allant de 16 à 80. Juste après les deux semaines, ces personnes ont refait le test et les résultats ont été probants. Ceux ayant suivi la thérapie en VR ont vu leur score baisser en moyenne de 20 points tandis que les autres n’ont pas évolué. Les résultats sont les mêmes deux semaines encore après.
Cette application a été développée en 6 mois avec la collaboration de psychologues, de programmeurs, d’acteurs et de scénaristes, son fonctionnement est simple et demande à l’utilisateur de procéder à l’ascension d’une tour en plusieurs étapes. Le but des chercheurs est, à terme, de remplacer l’intervention des psychiatres pour traiter les phobies les plus communes. Toutefois, on n’en est encore qu’aux balbutiements et ce type de thérapie virtuelle manque de comparaison avec une thérapie classique. Une étude qui sera surement faite dans les années à venir.
Par Victoria Perez, le
Source: Science & Avenir
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