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Proliférant en France, les ratons laveurs se transforment en animaux de compagnie en Amérique

Les « pandas des poubelles »

— Kyryk Ivan / Shutterstock.com

Des scientifiques américains ont récemment documenté des changements morphologiques caractéristiques chez les ratons laveurs vivant dans les villes américaines, conséquence de leur contact étroit avec les humains.

Syndrome de domestication

Pour parvenir à cette conclusion, une équipe de biologistes de l’université de l’Arkansas a examiné des milliers d’images de ratons laveurs nord-américains (Procyon lotor) capturées aux États-Unis entre 2000 et 2024. Un algorithme a révélé que les populations de ce mammifère carnivore vivant en milieu urbain présentaient un museau 3,56 % plus court que celui de leurs homologues ruraux.

Selon l’équipe, dont les travaux sont publiés dans la revue Frontiers in Zoology, une telle différence indique un « syndrome de domestication » : des traits morphologiques, physiologiques et comportementaux apparaissant progressivement (et persistant) chez les animaux sauvages vivant à proximité des humains.

Si la domestication est souvent considérée comme un processus « contre nature » imposé aux animaux, elle peut apparaître sans intervention humaine. Et c’est précisément ce qui se produirait avec les ratons laveurs des villes américaines, environnements caractérisés par l’absence de grands prédateurs et des sources de nourriture abondantes.

« Leurs populations urbaines semblent plus dociles, trait qui les rapproche des animaux de compagnie », explique Raffaela Lesch, auteure principale de la nouvelle étude. « Les déchets sont vraiment le catalyseur. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est supporter notre présence, ne pas se montrer agressifs, et ils peuvent alors se régaler de tout ce que nous jetons. »

L’émergence du « panda des poubelles » ?

Lesch estime qui si les changements observés continuent à s’accentuer et à s’ancrer chez les ratons-laveurs des villes, nous pourrions assister à l’émergence d’une nouvelle espèce « domestiquée » : le bien-nommé « panda des poubelles » (Procyon trashicus).

L’an passé, des expériences avaient illustré la capacité d’adaptation remarquable de ces créatures à ce type d’environnement, déployant différentes stratégies pour ouvrir des casiers contenant de la nourriture.

En 2020, des changements comportementaux et morphologiques significatifs avaient été documentés chez les renards roux des villes, suggérant une trajectoire similaire pour ce canidé sauvage.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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