
Il y a plus de deux millénaires, le premier empereur de Chine a missionné un groupe d’alchimistes afin qu’ils mettent la main sur un élixir capable de lui donner la vie éternelle. Des preuves de cette quête insensée ont récemment été identifiées sur les rives d’un lac tibétain.
Un homme obsédé par la vie éternelle
Qin Shi Huang était, selon de nombreuses sources historiques, obsédé par l’immortalité et aurait lancé de nombreuses expéditions pour trouver l’élixir de vie au cours de son règne, d’abord en tant que roi puis empereur de Qin. Cependant, jusqu’à récemment, les preuves matérielles de telles missions s’avéraient quasi inexistantes.
Découverte en 2020 près du lac Gyaring, nichée à 4 300 mètres d’altitude, l’inscription au coeur de la nouvelle étude avait été déchiffrée il y a quelques mois par Tong Tao et ses collègues de l’Institut d’archéologie de l’Académie chinoise des sciences.
« Durant la 26e année de son règne [221 avant notre ère], Qin Shi Huang envoya un groupe d’alchimistes dirigés par Wu Dafu Yi sur le mont Kunlun afin qu’ils y récoltent du yao [le fameux élixir d’immortalité] », indiquait-elle. Une destination atteinte au cours de son troisième mois.
For more than two millennia, an inscription carved high on the windswept Qinghai–Tibet Plateau guarded its secret. Today, Chinese cultural heritage authorities confirmed its origin: the First Emperor of Qin.
— Zhai Xiang (@ZhaiXiang5) September 15, 2025
The inscription is carved on a lakeside rock at an elevation of 4,306… pic.twitter.com/tVQo7Loumy
Si l’équipe de Tao estimait qu’outre la confirmation de la soif d’immortalité de l’unificateur de l’empire de Chine, elle révélait également l’emplacement du mythique mont Kunlun, décrit dans les textes pré-Qin comme un lieu sacré où les immortels se rassemblaient et où des animaux exotiques se reproduisaient, tout le monde n’était pas de cet avis.
Une inscription récemment authentifiée
Estimant qu’une expédition à de telles altitudes aurait été difficilement envisageable à cette époque lointaine, plusieurs scientifiques pensaient qu’il s’agissait probablement d’un faux, gravé des siècles plus tard.
Afin de lever ces doutes, une équipe commissionnée par l’Administration d’État chinoise du patrimoine culturel s’est appuyée sur un vaste éventail de méthodes d’analyse, qui ont permis d’authentifier l’inscription. Il s’est avéré qu’elle avait été réalisée à l’aide de techniques et d’outils typiques de l’époque Qin, tandis que l’examen des marques d’érosion a permis de confirmer qu’elle remontait à plus de 2 000 ans.
Malheureusement pour l’empereur, ses alchimistes n’ont jamais mis la main sur le fameux élixir. Survenue en 210 avant notre ère, sa mort a été liée à la consommation régulière d’une « potion » contenant des quantités importantes de mercure.
Redoutant notamment qu’il n’abrite des pièges mortels, les archéologues hésitent toujours à ouvrir son tombeau.