Et si une théorie formulée au début du XXe siècle était enfin confirmée par l’un des phénomènes les plus fascinants de l’astronomie moderne ? C’est exactement ce que viennent de démontrer des chercheurs. En observant un trou noir déformer l’espace-temps, ils offrent une preuve saisissante de la précision des intuitions d’Albert Einstein.

Comment un trou noir peut faire tourner l’espace-temps autour de lui, et pourquoi c’est fondamental
Imaginez un objet si massif, si dense, qu’il ne se contente pas d’aspirer la matière. Il fait aussi tourner l’espace autour de lui. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est la précession de Lense-Thirring, un phénomène prédit par Albert Einstein en 1915 dans sa théorie de la relativité générale. Deux physiciens, Lense et Thirring, l’ont précisé en 1918. Toutefois, jusqu’à récemment, cela restait une hypothèse purement théorique.
Aujourd’hui, des chercheurs ont enfin observé ce mécanisme. Il s’est manifesté autour d’un trou noir supermassif, lors d’un événement cataclysmique : une étoile détruite, aspirée et transformée en un disque de matière brûlante. Ainsi, ce processus, d’une violence inouïe, a livré des indices précieux sur la dynamique de l’espace-temps.
Ce que le rythme des signaux lumineux nous révèle sur la structure du trou noir et son disque d’accrétion
L’événement, baptisé AT2020afhd, correspond à une disruption maréale. Autrement dit, une étoile trop proche d’un trou noir s’est fait pulvériser par ses forces gravitationnelles extrêmes. Ensuite, ses débris ont formé un disque incandescent en spirale autour du monstre. Ce spectacle reste rare, même s’il n’est pas totalement inédit.
Ce qui a frappé les scientifiques, ce sont les variations de lumière observées dans les rayons X et les ondes radio. En effet, elles suivaient un rythme précis : tous les vingt jours environ, les signaux se synchronisaient. Ce balancement coordonné du disque d’accrétion et du jet de particules trahit une oscillation commune.
En résumé, le système oscille comme une immense toupie. Cela prouve que l’espace-temps lui-même est entraîné par le trou noir en rotation. Ce phénomène, détecté avec une clarté inédite, marque une étape importante dans l’étude de la gravité extrême.
Mesurer la rotation d’un trou noir grâce à ses oscillations : une méthode inédite et prometteuse
Cette découverte ne confirme pas seulement une prédiction d’Einstein. En réalité, elle ouvre aussi une nouvelle méthode pour étudier les trous noirs. Jusqu’à présent, mesurer leur vitesse de rotation relevait de l’exploit. Désormais, grâce aux oscillations détectées, les chercheurs disposent enfin d’un outil d’analyse fiable.
Par ailleurs, une autre révélation s’impose : le disque de matière et le jet de particules bougent ensemble. Cette synchronisation suggère une connexion étroite. Ce qu’on croyait séparé forme un seul et même système, gouverné par la rotation du trou noir.
Un champ gravito-magnétique observé : comment Einstein avait prévu ce comportement extrême
Un trou noir qui tourne ne fait pas que courber l’espace. Il le met en mouvement. En effet, comme une planète en rotation crée un champ magnétique, un trou noir engendre un champ gravito-magnétique. Ce champ influence tout ce qui l’entoure.
Pour les astrophysiciens, cette observation est un véritable cadeau. La relativité générale d’Einstein tient toujours bon face aux preuves. Mieux encore : elle permet de comprendre les phénomènes les plus extrêmes de l’Univers. Finalement, qui aurait cru qu’une étoile mourante, située à des milliards d’années-lumière, viendrait confirmer une idée griffonnée sur un coin de carnet par un certain Einstein ?
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Clubic
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