À l’heure où les repas végétariens et végétaliens sont de plus en plus répandus, il existe néanmoins un endroit où ils ne sont pas assez présents : les cantines scolaires. Greenpeace pointe du doigt ce détail dans une enquête édifiante, signalant au passage que les protéines animales sont quant à elles en trop grandes quantités dans les repas de nos enfants.
LES REPAS VÉGÉTARIENS, GRANDS OUBLIÉS ?
Afin d’en apprendre davantage sur le contenu des assiettes des écoliers, Greenpeace a réalisé entre septembre 2017 et mars 2018 un sondage ayant pour sujet l’offre des cantines d’écoles élémentaires publiques. Ce sondage effectué sur 3 200 communes révèle ainsi les habitudes de près de 60 % des écoliers du pays. Il semble que sur ce point, les cantines ont encore de gros progrès à faire, en particulier concernant la mise en place de repas végétariens.
Greenpeace a rappelé dans un communiqué que “la législation impose de servir uniquement huit repas sur vingt avec viande ou poisson, ce qui laisse une grande marge de manœuvre aux cantines qui souhaitent mettre en place des menus végétariens”. Dans les faits, les cantines sont loin d’appliquer cette législation.
Seuls 9 % des écoliers ont à leurs menus au moins un repas végétarien par semaine. Près de 70 % des familles interrogées dans le cadre de cette enquête ont affirmé que les enfants n’avaient même pas accès à un repas végétarien dans leur établissement.
TROP DE PROTÉINES ANIMALES DANS LES ASSIETTES ?
Dans cette même enquête, Greenpeace a également étudié ce que contiennent les repas des enfants, notamment l’apport en protéines animales. Cela concerne la viande, le poisson et les produits laitiers servis aux écoliers. En se basant sur les recommandations établies par le gouvernement, l’association a découvert que ces apports étaient 2 à 4 fois plus élevés que ce que préconise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
D’après Greenpeace : “Les lobbies de la viande et des produits laitiers sont très présents au sein des instances qui décident des politiques publiques en matière d’alimentation et même dans les écoles ! L’introduction de menus sans viande ni poisson a été proposée à plusieurs reprises depuis le début des débats, mais le gouvernement y a systématiquement donné un avis défavorable”.
DES BONS ÉLÈVES QUI PEUVENT DONNER L’EXEMPLE
Malgré les mauvais résultats, quelques villes sortent du lot, démontrant qu’il est possible pour les enfants de manger plus sainement au quotidien. À Grenoble, Mouans-sartoux et Limoges, les cantines proposent à la fois des repas végétariens mais aussi des menus composés de produits bio et/ou locaux. Nice et Toulouse comptent également parmi les grandes villes intégrant un repas végétarien par semaine dans leurs cantines.
Encore peu nombreuses, ces communes mettant l’accent sur une alimentation plus saine sont cependant une victoire. Selon Greenpeace, proposer régulièrement des repas végétariens dans les cantines permettrait d’avoir un meilleur impact sur l’environnement, de combattre l’obésité chez les enfants et de leur offrir une alimentation plus saine. À terme, l’objectif de Greenpeace est que les cantines servent au moins deux repas végétariens par semaine d’ici 2 ans.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et Avenir
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