Aller au contenu principal

Projet fou d’Elon Musk : un tunnel transatlantique de 5 000 km pour relier deux continents comme jamais

Et si vous pouviez traverser l’Atlantique dans un tunnel géant sous la mer ? C’est l’idée, folle ou géniale, que vient de relancer Elon Musk. Avec sa société The Boring Company, l’entrepreneur ambitionne de relier l’Amérique et l’Europe via un tunnel sous-marin de 5 000 kilomètres.

Montage illustrant Elon Musk et un projet futuriste de capsule sous-marine circulant dans un tunnel transparent.
Concept futuriste imaginé autour d’Elon Musk : une capsule sous-marine circulant dans un tunnel transparent traversant les fonds marins – DailyGeekShow.com

À la clé, un changement radical de notre manière de voyager, mais aussi des questions vertigineuses : est-ce techniquement possible ? Économiquement viable ? Écologiquement acceptable ?

Un projet au coût astronomique, bien au-delà du tunnel sous la Manche

Le projet annoncé fait tourner les têtes. Elon Musk évoque un coût de 20 000 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB annuel des États-Unis. À titre de comparaison, le tunnel sous la Manche, long de seulement 37 km, a coûté 15 milliards d’euros et demandé six ans de travaux.

Ici, il s’agirait de 4 800 km de tunnel sous l’Atlantique, à des profondeurs pouvant atteindre 8 700 mètres. C’est du jamais-vu.

The Boring Company mise sur ses technologies de forage automatisé pour réduire les coûts, mais de nombreux experts restent sceptiques. Le chantier nécessiterait des décennies, une coordination internationale massive et, surtout, une rupture technologique majeure.

Un défi d’ingénierie titanesque, entre pression abyssale et risques sismiques

Sur le plan technique, les obstacles sont colossaux. D’abord, la pression océanique à de telles profondeurs impose des contraintes extrêmes sur les matériaux et les structures.

Ensuite, les risques géologiques sont réels : séismes sous-marins, volcans ou encore mouvements tectoniques pourraient endommager le tunnel ou le rendre inutilisable.

Par ailleurs, il faudrait imaginer des systèmes de ventilation, d’évacuation d’urgence, de maintenance et d’alimentation énergétique capables de fonctionner en continu sur des milliers de kilomètres. Même si certaines technologies existent en théorie, leur application à cette échelle reste à inventer.

Hyperloop à travers l’Atlantique : une alternative futuriste mais encore trop théorique

En parallèle, Musk propose d’utiliser le système Hyperloop, ces capsules à grande vitesse propulsées dans des tubes à vide. Ce concept pourrait théoriquement raccourcir considérablement le temps de trajet entre New York et Paris, le ramenant à moins d’une heure.

Mais en pratique, l’Hyperloop n’a encore jamais fonctionné à grande échelle. Les prototypes testés en Californie n’ont pas atteint les vitesses espérées. Adapter ce système à un tube sous-marin long de 5 000 km relève pour l’instant du pari technologique, bien plus que d’un projet concret.

Le rêve est séduisant, mais les preuves de faisabilité manquent encore cruellement.

Un investissement colossal aux retombées économiques incertaines

Financer un tel projet nécessiterait des partenariats public-privé à l’échelle mondiale, et une volonté politique sans faille. Musk affirme que l’automatisation des processus réduira les coûts, mais même optimisé, ce chantier reste l’un des plus chers jamais envisagés.

L’impact économique pourrait être énorme : réduction des vols intercontinentaux, nouveaux corridors commerciaux, flux touristiques boostés. Mais en retour, il faudrait s’assurer que le tunnel soit utilisé à pleine capacité pour amortir l’investissement. Et rien ne garantit que les usagers suivront. En somme, l’équilibre financier est loin d’être acquis.

Enjeux écologiques : progrès ou catastrophe environnementale ?

Du côté environnemental, les arguments se heurtent les uns aux autres. Oui, un tunnel pourrait réduire les vols transatlantiques et donc limiter les émissions de CO2. Mais la construction, elle, aurait une empreinte écologique énorme : perturbation des fonds marins, consommation d’énergie faramineuse et potentielle destruction d’écosystèmes encore mal connus.

Le projet pose donc une vraie question : les bénéfices à long terme justifient-ils l’impact initial ? Une évaluation rigoureuse est indispensable, d’autant que les enjeux climatiques mondiaux rendent chaque mégaprojet controversé.

Une utopie à la mesure de Musk, entre audace et provocation

Comme souvent avec Elon Musk, on ne sait pas s’il faut y croire ou sourire. L’homme qui a envoyé des fusées réutilisables dans l’espace et révolutionné l’automobile électrique sait surprendre. Mais un tunnel transatlantique, c’est un autre niveau.

Est-ce une vision d’avant-garde, une stratégie de communication, ou une expérimentation de plus ? Peut-être un peu des trois. Ce qui est certain, c’est que ce genre de projet pousse les limites, interroge nos modèles de développement, et nous oblige à réfléchir autrement à l’avenir du transport mondial.

Et si ce tunnel ne voit jamais le jour, il restera une boussole pour l’impossible. Et parfois, c’est tout ce dont on a besoin pour faire avancer le réel.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *