Selon les différentes annonces des grandes enseignes, les produits bio sont moins chers dans les supermarchés. Une nouvelle enquête réalisée par l’association de consommateurs CLCV a cependant démontré le contraire. Selon leurs observations, les produits bio en supermarchés sont en fait 44 % plus chers que les produits classiques.
Les produits bio en supermarchés 6 % plus chers que ceux en magasins spécialisés
Depuis plusieurs années déjà, les produits bio ont gagné une place très importante dans le choix des consommateurs. Ainsi, leur prix est devenu plus abordable, surtout en ce qui concerne les fruits et les légumes. Profitant de cette tendance, de nombreuses enseignes de supermarchés affirment dans leur annonce commerciale que les produits bio sont vendus au même prix, voire à des prix plus bas, que les fruits et légumes vendus dans des commerces spécialisés en produits bio. Une enquête menée par l’association de consommateurs Consommation, Logement et Cadre de Vie (CLCV) a cependant montré le contraire.
Pour l’étude, CLCV s’est basée sur plus de 400 relevés établis par ses militants. « Les fruits et légumes biologiques de notre enquête se révèlent être en moyenne aussi chers en grandes et moyennes surfaces (GMS) que dans les magasins spécialisés bio », a conclu le rapport de l’association. Pour l’enquête, les militants ont pris en compte le prix de sept fruits et légumes dans 370 points de vente dans 34 départements. Selon les relevés, la moyenne de prix des produits bio en GMS est de 3,71 euros le kilo, contre 3,48 euros le kilo en magasins spécialisés. Cela signifie qu’en moyenne, les produits bio en supermarchés sont 6 % plus chers que dans les commerces spécialisés.
L’enquête a également pris en compte les écarts de prix entre les fruits et légumes bio avec ceux issus de l’agriculture traditionnelle. Les relevés ont montré que les produits bio sont encore loin d’être accessibles à tous, dans la mesure où ils coûtent 44 % plus cher que les produits issus de l’agriculture classique. Le plus important écart de prix en la matière concerne la tomate qui est 71 % plus chère si on achète bio, a rapporté Le Parisien. Au classement, la tomate est talonnée par les pommes Golden qui sont 64 % plus chères et les raisins blancs qui sont 50 % plus chers. Enfin, l’étude a également montré que l’origine du produit n’a pas beaucoup d’influence sur son prix. Par exemple, les courgettes françaises sont moins chères que les courgettes espagnoles, tandis que les raisins français sont plus chers que ceux importés d’Italie.
Un écart de prix tout à fait normal
Face à ces constatations, CLCV conseille donc aux consommateurs de bien comparer les prix des produits dans différents points de vente. « Les GMS ne semblent donc pas forcément être les plus intéressantes pour acheter des fruits et légumes bio. Nous recommandons aux consommateurs de comparer les prix au kilo et de privilégier la vente en circuits courts, qui réduit les intermédiaires et les marges et donc souvent les prix de vente », a déclaré l’association. Quant à l’écart de prix entre les produits bio et ceux issus de l’agriculture classique, la CLCV a expliqué que c’était tout à fait normal dans la mesure où il y a un surcoût lié au mode de production.
Par ailleurs, les produits bio « n’ont pas vocation à être au même prix que le conventionnel », a expliqué Pierrick De Ronne, président du réseau de magasins bio Biocoop, à Capital. De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a contesté le rapport de CLCV. Selon l’organisation, l’enquête menée par l’association n’est pas assez vaste pour être effectivement représentative de la situation réelle du marché. La FCD admet cependant que des surcoûts entre les produits bio et les produits conventionnels existent, et qu’ils s’expliquent justement par la distinction entre les deux types de produits.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
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