La prison est toujours un élément qui fonctionne bien dans une histoire. Souvent mystérieuse et dangereuse, elle donne l’occasion de transformer des personnages pour le meilleur comme pour le pire, mais aussi de faire vivre aux spectateurs des moments angoissants. Laissez-vous enfermer pour les minutes à venir dans ce tour guidé des prisons les plus déprimantes du cinéma.
Manhattan – New York 1997
Dans un futur qui est maintenant derrière nous (eh oui, 1997 c’était le futur à l’époque de la sortie du film), l’île de Manhattan est devenue une prison géante. Le taux de criminalité s’est multiplié dans les années 80 et le gouvernement décide d’emmurer New York et de condamner tous les criminels à perpétuité. Cela se passe comme vous pouvez l’imaginer, avec de la violence, du sang, des gens bizarres, du désespoir et encore un peu plus de violence. Une île entière sans lois ni protection qui nous fait passer nos envies de tourisme à New York. À noter pour tous les fans de Metal Gear Solid, que Solid Snake a été créé avec le personnage de Kurt Russell en tête, Snake Plissken. Heureusement, 1997 est loin derrière nous et on n’a toujours pas vu de murs en béton surgir autour de Manhattan !
Erewhon – Volte/Face
Erewhon, anagramme de « Nowhere » (anglais pour nulle part), est une prison futuriste. L’anagramme n’a pas été inventée pour le film, mais est tirée du roman de Samuel Butler du même nom (« De l’autre côté des montagnes » en français). Le film nous prévient déjà que nous sommes plus à notre époque lorsqu’ils commencent à échanger des visages, mais c’est la prison qui a marqué les esprits des spectateurs. La prison est construite comme une boite magnétisée au milieu de l’océan et chaque prisonnier doit porter des bottes magnétiques qui le clouent au sol. Cela permet aux gardes de vous garder immobile pendant qu’ils vous brutalisent. Bien entendu, tous les autres prisonniers sont tout aussi dangereux que vous étant donné que l’endroit n’est réservé qu’aux criminels les plus cruels.
Pena Duro – The Dark Knight Rises
Il est rare qu’une prison mette en évidence le moyen de s’en échapper. Pourtant, c’est le cas de cette fosse immense qui sert de prison. Construite comme un puits de mine, les prisonniers peuvent voir le ciel depuis le trou gigantesque les séparant de la surface. Sur les parois, quelques rochers sont assez solides pour tenir dessus. Mais pour réussir à monter, il va falloir faire travailler vos quadriceps ! Ce concept d’échappatoire à portée de main est ce qui rend cette prison si intéressante. Condamnés à perpétuité, les prisonniers peuvent tenter de retrouver la liberté s’ils sont prêts à mourir pour cela. Beaucoup essayent, tombent et meurent. Tant de prisonniers que les autres se résignent peu à peu à rester dans le trou. Un système passivement déprimant qui vous laisse abandonner l’espoir de votre propre chef. Pas de torture ou de garde invivable. Mais un espoir inatteignable et une population qui va faire de votre vie un enfer.
Azkaban – Harry Potter
Tout comme la précédente, cette prison est perdue en pleine mer. Non pas que la mode vienne des films. De célèbres prisons comme celle du château d’If (pauvre Edmond…) ou Alcatraz (encore une prison où s’est retrouvé Nicolas Cage d’ailleurs) sont les inspirations principales du concept d’Azkaban. Pour la petite histoire, Azkaban est une contraction d’Alcatraz et de Abaddon qui veut dire destruction ou abîme en hébreu. Déjà, l’endroit grouille de Détraqueurs qui se nourrissent de tous les sentiments agréables des prisonniers. En plus d’être terrifiants, ils vous siphonnent la moindre goutte de joie de vivre que vous pourriez avoir. Oubliez tout ce qui est espoir, courage et ténacité. Cela ne vous mènera à rien à Azkaban. Vous y êtes pour souffrir et rien de plus. La prison fut construite grâce à la magie noire et on dit que la structure elle-même ferait souffrir quiconque est à l’intérieur. Le lieu est si désespérant que la majorité des détenus perdent la raison et deviennent complètement fous une fois à l’intérieur.
Prison de Fiorina 161 – Alien 3
La saga Alien n’habitue pas vraiment à voir des endroits plaisants, mais la prison d’Alien 3 est la cerise sur le gâteau. Fiorina 161 est une planète plus qu’inhospitalière avec des vents puissants et des températures extrêmes. À la base construite comme un moyen d’utiliser les prisonniers pour raffiner le platine, elle fut plus ou moins vidée une fois le gisement épuisé. Une vingtaine de personnes restent dans cette prison immense, et chacun a une anomalie chromosomique qui développe un penchant pour la violence et la cruauté. Ce paradis prend une mauvaise tournure lorsqu’un xénomorphe s’invite dans la prison et que les prisonniers n’ont aucune arme ou protection. Non pas que l’on puisse vraiment se protéger d’un xénomorphe, mais c’est au moins quelque chose. Ici, vous êtes une proie sans défense emprisonnée dans un lieu atroce. Le bon côté de l’histoire, c’est que vous ne vivrez pas assez longtemps pour faire l’intégralité de votre peine de prison.
Prison de Crématoria – Les Chroniques de Riddick
À 30 kilomètres sous la surface de la planète Crématoria (le nom annonce la couleur), il va faire chaud. Très chaud. Mais ça sera le cadet de vous soucis lorsque l’on vous fera descendre dans cet enfer où la torture fait partie de la vie courante. Les prisonniers sont livrés à eux-mêmes et les seuls gardes présents sont des chiens génétiquement modifiés pour en faire des cerbères à une tête. Lorsque l’ordre est donné de retourner dans votre « cellule », vous avez intérêt à courir vite : les plus lents seront dévorés par les chiens. Si par miracle vous arriviez à vous échapper de ce bagne infernal, félicitations ! Vous aurez la possibilité de profiter de la surface totalement dévastée de la planète. Après si vous n’aimez pas les paysages variés, ça sera peut-être fait pour vous. Crématoria, c’est une moitié de roche brûlée et une autre de lave en fusion.
Pénitencier fédéral de Shawshank – Les Évadés
L’histoire la plus mémorable de la vie pénitentiaire au cinéma. Impossible de ne pas parler de ce film dans une liste sur les prisons. Non, ce n’est pas un monde fantastique. Non, il n’y a pas de monstre et non il n’y a pas de concept futuriste. Mais il y a une image réaliste de l’injustice qui gouverne parfois la vie des hommes. Il y a du mépris, du dégoût et de l’irrespect envers la vie humaine. La pire des horreurs n’est pas celle où l’on se sait protégé par le voile de la science-fiction ou du fantastique. C’est seulement lorsqu’une histoire est assez réelle pour être crédible que l’effroi se saisit de notre coeur. L’injustice d’être enfermé innocent et de perdre subitement la maitrise de sa vie pour plusieurs années ou décennies. Seuls l’espoir et l’humanité d’un autre prisonnier permettront au héros de s’en sortir. Mais il en sortira changé, tout comme le spectateur qui réalise pourquoi il vaut mieux laisser dix coupables en liberté qu’enfermer un innocent. Considéré comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, Les Évadés dépeint la prison dans ce qu’elle a de plus détraqué et défaillant.
Le cinéma trouve des moyens extraordinaires pour transformer ces prisons terrifiantes en lieux inoubliables. Que cela soit par des mécaniques empruntées à la science-fiction, des monstres rôdant autour des prisonniers ou des planètes infernales, ces prisons nous feraient tous perdre espoir en l’avenir. Quelle est pour vous la prison la plus désespérante du cinéma ?
Par Florent, le