Sans des mécanismes naturels de régulation, les prédateurs pourraient exterminer toutes leurs proies et disparaître en raison de l’absence de nourriture. Ainsi, leur survie au fil des millénaires suggère que ces mécanismes existent bel et bien. Une récente étude se penche sur la prédation prudente.
Les prédateurs ne surexploitent pas leurs ressources afin de survivre
La prédation prudente a déjà été discutée à maintes reprises par le passé. En 1960, un écologiste américain appelé Lawrence Slobodkin avait émis cette idée, mais elle avait été fortement contestée par d’autres experts. Toutefois, une étude récente vient appuyer son concept. Elle explique comment l’équilibre entre prédateur et proie a évolué.
Tout d’abord, la prédation prudente s’apparente au fait qu’un prédateur évolue pour éviter que les espèces qu’il chasse s’éteignent. Ce dernier se fixe notamment des limites pour le bien des autres membres de son espèce ainsi que pour les générations futures. Les scientifiques notent que les prédateurs prudents peuvent toutefois surexploiter leurs ressources lorsqu’ils se retrouvent dans des territoires inconnus.
Un cas illustratif concerne le poisson-lion originaire de la région indo-pacifique, dont les effectifs se sont rapidement accrus aux abords du golfe du Mexique et de la Méditerranée orientale. Le poisson-lion est un prédateur féroce qui se nourrit de petits poissons et de crustacés qui vivent dans les récifs. Leur voracité redoutable a suscité des préoccupations parmi les écologistes, qui craignaient que leur présence ne laisse que peu de chances aux autres espèces de poissons, en particulier dans le golfe du Mexique. Cependant, les populations de poissons-lions ont connu un déclin inattendu. Ils ont été soumis à une pression évolutive qui les a poussés à adopter une alimentation moins féroce, leur permettant de s’établir plus longtemps dans les récifs et d’étendre leur présence à d’autres sites.
Le cas de l’Homme
Dans nos sociétés modernes, on pense souvent que chercher à obtenir des avantages personnels profite à tout le monde. Cette idée est souvent appliquée aux dirigeants d’entreprises, qui sont supposés agir dans l’intérêt exclusif de leurs actionnaires, même si cela signifie la disparition des concurrents et moins de choix pour les consommateurs. Elle repose sur une analogie entre l’économie de marché et l’évolution, qui reposent toutes deux sur la survie du plus apte.
Cependant, pour la prédation prudente, l’individu le plus apte n’est pas celui qui est capable de produire le plus grand nombre de descendants vivants, mais celui qui est capable de générer le plus grand nombre de nouvelles colonies. Les espèces qui exploitent trop leurs ressources finissent par s’effondrer avant de se propager ailleurs. Dans le contexte mondialisé d’aujourd’hui, les actions imprudentes peuvent avoir des conséquences négatives ailleurs. Ainsi, on remet en question l’idée que la poursuite des avantages individuels conduit à un équilibre entre la société et l’économie.
Par ailleurs, les scientifiques ont déterminé quel animal est le prédateur parfait.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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