Mathilda Lando, c’est cette fillette qui nous a bouleversés dans le film Léon. Interprétée par la sublime Natalie Portman, elle reste l’une des plus grandes héroïnes de Luc Besson. Du haut de ses 12 ans, Mathilda va vivre une aventure peu commune aux côtés de Léon, le nettoyeur. Entre rires, larmes, cache-cache et 9mm, elle provoque un véritable chamboulement dans le cœur du tueur à gages et dans ceux des spectateurs. Retour sur un personnage culte dont la personnalité a marqué nos esprits.
Mathilda Lando est une fillette qui vit dans une drôle de famille recomposée, et c’est un euphémisme. Son père la bat, sa mère l’ignore, et sa grande sœur la méprise au plus haut point. Dans cette famille “Groseille” version new-yorkaise, la jeune Mathilda et sa jolie frimousse, dénotent totalement. Seul son petit frère de 4 ans lui exprime de l’amour et semble avoir besoin d’elle. Sans vie sociale, Mathilda a quitté l’école en se faisant passer pour morte, car c’est ainsi qu’elle s’estime en ce monde, inexistante. Si elle le pouvait, elle passerait son temps devant des cartoons à câliner son petit frère. Mais ce n’est pas ce que le destin a prévu pour cette fillette unique en son genre…
Pour oublier que la vie “c’est comme ça tout le temps”, Mathilda fume des cigarettes, les jambes ballantes dans la cage d’escalier de son immeuble miteux. Parfois même, elle s’échappe à l’épicerie du coin. C’est lors d’une ses virées que sa famille se fait assassiner par un agent corrompu de la DEA, Norman Stansfield (Gary Oldman) suivi de ses sbires. Épouvantée, elle trouve refuge chez son voisin Léon (Jean Reno). Bientôt, Mathilda découvre l’activité peu commune de son sauveur : il est tueur à gages. D’un tempérament de feu et n’ayant plus rien à perdre, elle le supplie de l’accepter avec lui et de lui apprendre ses compétences de “nettoyeur”. En retour la jeune fille se propose comme femme de ménage et professeur pour remédier à l’illettrisme de Léon. Bien entendu, ce dernier est réticent… L’idée est absurde, mais rapidement la lucidité et l’obstination de la petite Mathilda le convainquent. Dès lors, la fillette évolue au plus près de son protecteur. Représentant une véritable bouffée d’air frais pour lui, Léon se laisse apprivoiser. Auparavant seuls au monde, ces deux personnages atypiques se lient d’une profonde tendresse. Chaque jour, elle lui apprend à lire, il lui apprend à tuer.
En confiance, l’espiègle Mathilda se pense amoureuse de son mentor, après tout c’est la première fois qu’elle trouve sa place dans la vie, et qu’elle expérimente un semblant de bonheur. Coiffée de son éternel carré et haute comme trois pommes, elle traîne ses bottines dans les rues de New York aux côtés de son protecteur. Si elle adore jouer à cache-cache et aux mimes, elle n’a qu’une obsession en tête : venger son petit frère. C’est entre deux chahuts qu’elle demande à Leon de se charger de cette mission. Mais ce dernier refuse… qu’à cela ne tienne, elle s’en chargera elle-même. C’est hésitante mais déterminée que Mathilda se rend au bureau de Norman Stansfield. Dans ses bras frêles, l’angélique adolescente tient un sac de nourriture à livrer, un 9mm et quelques munitions bien sûr… Malgré son courage, elle échoue et se fait capturer. Face au tueur, la petite tête brûlée se rend compte qu’elle tient en fait à sa vie. De nouveau Léon la sauve, mais cette fois les dés sont jetés et une traque sans merci débute…
N’en disons pas plus. Si vous n’avez pas encore vu ce chef-d’œuvre et que vous êtes séduit par ce portrait de Mathilda Lando, la tueuse en culottes courtes, vous êtes vivement invité à le visionner de ce pas ! Après Nikita, autre personnage culte de Luc Besson, Mathilda Lando représente une héroïne fragile, tourmentée et un peu écorchée, dont l’espièglerie et les ressources cachées nous surprennent inlassablement. C’est notamment grâce à la personnalité unique du personnage que le film remportera un vif succès lors de sa sortie, en 1994. Certains fans spéculent même sur le retour possible de Mathilda Lando dans les salles obscures… Quelle héroïne de cinéma trouvez-vous inoubliable ?
Par Caroline Bui Trong Trinh, le