Il n’existe actuellement aucun vaccin ni traitement ciblé pour le virus Epstein-Barr (EBV), mais la récente mise en évidence de ses points faibles suggère que cela pourrait bientôt changer.
Le virus Epstein-Barr
On estime que l’EBV, identifié en 1964 par le docteur Anthony Epstein et Yvonne Barr, touche plus de 9 personnes sur 10 dans le monde. Si cette infection est généralement asymptomatique, dans certains cas, elle peut provoquer de graves maladies telles que la mononucléose infectieuse, la sclérose en plaques et certains cancers.
Alors que le virus restait jusqu’à présent obstinément résistant aux traitements, des chercheurs du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) se sont penchés sur une protéine appelée gp42, que l’EBV utilise pour infecter les cellules B du système immunitaire, à l’intérieur desquelles il peut rester latent pendant des décennies.
L’équipe a mis au point deux anticorps monoclonaux, nommés A10 et 4C12, afin d’empêcher gp42 de se lier aux cellules B et d’y pénétrer. L’utilisation de la cristallographie à rayons X a révélé que A10 et 4C12 interagissaient avec deux sites différents de gp42.
Des expériences ultérieures sur des souris ont montré que le premier s’avérait le plus efficace, en parvenant à bloquer presque entièrement l’infection, et en empêchant le développement de lymphome, type de cancer associé à l’EBV, chez l’ensemble des spécimens traités.
Des implications potentielles majeures
Bien que davantage de recherches se révèleront nécessaires pour confirmer leurs effets chez l’Homme, ces deux anticorps, agissant comme une « double-barrière » contre l’EBV, pourraient s’avérer particulièrement efficaces pour le prévenir et le traiter.
Selon les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Immunity, la mise en évidence des points faibles de la protéine gp42 ouvre notamment la voie au développement de vaccins qui pourraient être administrés aux patients immunodéprimés, particulièrement vulnérables aux maladies graves causées par l’EBV.