De nouvelles recherches ont conduit à la mise en évidence d’un mécanisme de fonte particulièrement inquiétant en Antarctique, suggérant un nouveau « point de basculement climatique ».
Un nouveau mécanisme de fonte
S’appuyant sur des recherches récentes ayant montré que d’importantes quantités d’eau « chaude » s’infiltraient profondément sous l’un des principaux glaciers antarctiques, les scientifiques du British Antarctic Survey (BAS) ont récemment estimé l’impact de ce phénomène à l’échelle du continent austral.
Publiés dans la revue Nature Geoscience, leurs travaux concluent que ce type de fonte agit comme un « lubrifiant », augmentant la vitesse à laquelle ces énormes masses de glace glissent vers la mer.
« Les nappes glaciaires sont très sensibles à la fonte de leurs zones d’ancrage », détaille Alex Bradley, du BAS. « Un tel phénomène peut être considéré comme un point de basculement, où un infime changement de la température de l’océan provoque une fonte démesurée, qui accélère significativement leur écoulement. »
Déclin récent
Jusqu’à assez récemment, la glace de l’Antarctique était considérée comme stable par rapport à son homologue arctique : alors que l’étendue de glacer de mer de cette dernière avait significativement diminué entre 1978 et 2015, celle de la première semblait avoir même sensiblement augmenté. Au cours des sept dernières années, il s’avère que cette couverture a connu un déclin notable, avec des niveaux historiquement bas enregistrés en 2017 et 2023.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, la prise en compte du mécanisme de fonte récemment identifié dans nos modèles pourrait donner une image plus précise (et certainement plus alarmante) de la manière dont l’Antarctique et le Groenland évolueront au cours des prochaines décennies.
« Nos projections actuelles concernant l’élévation du niveau de la mer pourraient être largement sous-évaluées », conclut Bradley.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: antarctique, changement climatique
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