En Espagne, des archéologues ont fait une découverte exceptionnelle : un vers du poète latin Virgile gravé sur un fragment d’une amphore romaine. Explications.
Une découverte exceptionnelle et unique
Le fragment de cette amphore romaine contenait de l’huile d’olive il y a environ 1 800 ans, produite dans l’actuel sud de l’Espagne. Dessus, des archéologues ont déchiffré un vers de la deuxième oeuvre majeure de Virgile, le plus grand poète de l’âge d’or de Rome, Les Géorgiques.
C’est la première fois qu’un tel poème, qui pourrait avoir servi à apprendre à lire aux enfants, est identifié sur un récipient commercial, comme l’a expliqué l’équipe internationale de chercheurs l’ayant étudié. Elle a publié les résultats de son étude dans le Journal of Roman Archaeology.
Un fragment d’amphore
Le fragment comportant le vers a été découvert lors de fouilles dans la municipalité de Hornachuelos, dans le sud de l’Espagne, par des membres de l’OLEASTRO, une collaboration entre les universités espagnoles de Cordoue et de Séville, ainsi que celle de Montpellier.
Après plusieurs analyses, les chercheurs ont pu estimer que le texte inscrit correspond aux septième et huitième versets du livre I des Géorgiques, poème de Virgile écrit entre 37 et 30 avant Jésus-Christ. Il fait l’éloge de l’agriculture et de la vie à la campagne.
Voici ce qui est écrit sur le fragment : « [La terre] a remplacé le gland de Chaonie par l’épi gonflé, / et mélangé à la boisson de l’Achéloüs le jus des grappes (par vous) découvertes » (« Chauoniam pingui glandem mutauit aresta, / poqulaque inuentis Aqueloia miscuit uuvis »)
Un poème mystérieux
Si Virgile était le poète le plus populaire de son temps, les spécialistes ne savent pas pourquoi un texte issu d’un de ses poèmes s’est retrouvé sur cette amphore romaine.
D’après eux, la théorie principale est que les phrases écrites n’ont jamais été destinées à être vraiment remarquées. Ils estiment que l’auteur de ces inscriptions était quelqu’un d’un village voisin, lié à une famille aristocratique propriétaire de l’usine où le vase a été fabriqué, voire un ouvrier spécialisé ou un enfant.
Quoi qu’il en soit, ces vers ont été inscrits par une personne instruite, ce qui révèle un certain niveau d’alphabétisation dans la région du Guadalquivir. « Les vers de l’amphore en font une pièce unique posant bien d’autres questions en attente de réponses », ont conclu les chercheurs.
Par Cécile Breton, le
Source: The Guardian
Étiquettes: espagne, poeme, virgile
Catégories: Actualités, Histoire