Il y a encore quelques années, il était enseigné à l’école que Pluton était la neuvième planète du système solaire. Mais depuis 2006 ce n’est plus le cas. En effet, le nombre de planètes du système solaire a été réduit à huit et Pluton a retrouvé son statut originel de planète naine. Cette décision a été prise après concertation des membres de l’Union Astronomique Internationale, et en voici les raisons.
Dans la mythologie romaine, Pluton est le dieu des enfers, soit l’équivalent du dieu grec des enfers, Hadès. C’est en 1905 qu’un astronome américain nommé Percival Lowell a remarqué des déviations étranges dans les orbites de Neptune et d’Uranus. Ces irrégularités semblaient suggérer que la gravité provenant d’un monde inconnu impactait sur ces deux planètes. Lowell avait été capable de prédire l’emplacement de cet objet non découvert en 1915, mais il est malheureusement décédé avant de le trouver.
En 1930, un scientifique nommé Clyde Tombaugh a réussi à trouver l’objet. Il travaillait à l’observatoire Lowell (qui avait été fondé par Percival Lowell) en Arizona et sa découverte était basée sur les données de Lowell. C’est la petite fille de Tombaugh, Venetia Burney, qui a donné son nom a Pluton. La jeune fille, qui n’avait alors que 11 ans, avait suggéré ce nom d’après le dieu romain des enfers. Le bouche-à-oreille suggère qu’elle a donné ce nom parce que la planète Pluton est si loin du Soleil qu’elle est dans une obscurité perpétuelle.
A quoi ressemble Pluton ?
Pluton est sur une orbite fortement elliptique à une distance moyenne de presque 40 Unités Astronomiques du Soleil, avec une période orbitale de 248 ans. Depuis que la planète a été découverte en 1930, il n’a été observé jusqu’à présent qu’une partie de son orbite. Le rayon équatorial de Pluton est de 1150 km, ce qui ne représente que 20 % de celui de la Terre, et sa masse ne représente que 0,0025 fois celle de la Terre. Ainsi, il s’agit de loin de la plus petite planète, autant en masse qu’en diamètre. Sa période de rotation est presque 6 jours et demi.
L’orbite de Pluton est très singulière, et celle-ci s’est même trouvée à l’intérieur de l’orbite de Neptune entre 1979 et 1999. Ainsi, quand Pluton faisait encore partie des planètes du système solaire, elle n’a pas toujours été la planète la plus éloignée. Cependant, elle a toujours été appelée la neuvième planète parce que la distance moyenne qui la sépare du Soleil est supérieure à celle de Neptune. Ce sont les aspects particuliers de l’orbite de Pluton qui ont conduit à des spéculations selon lesquelles Pluton n’est pas vraiment une planète, mais une lune échappée de l’une des planètes géantes gazeuses, très probablement Neptune.
PLUTON EST PLUS PETITE QUE LA LUNE TERRESTRE.
De plus, Pluton a une structure plus semblable aux lunes des planètes géantes gazeuses qu’aux planètes elles-mêmes. Elle est composée d’environ deux tiers de roches et d’un tiers de glace. Pluton a cinq lunes. Sa plus grande lune s’appelle Charon, ce qui correspond à environ la moitié de la taille de Pluton. Les quatre autres lunes de Pluton s’appellent Kerberos, Styx, Nix et Hydra. Le numéro 134340 a été attribué à Pluton dans le catalogue des planètes mineures. La classification de Pluton a toujours fait l’objet d’une controverse. Il a été classé comme la neuvième planète peu de temps après sa découverte et est resté ainsi pendant plus de 75 ans.
La rétrogradation de Pluton
Au fur et à mesure que les technologies ont évolué, les scientifiques ont pu accéder à des appareils toujours plus performants et sophistiques qui leur ont permis de découvrir un grand nombre d’astres dans la ceinture de Kuiper, tels que Eris, Quaoar et Sedna. La classification de tous ces objets a alors commencé à poser problème, parce que ces astres ne pouvaient pas tous être définis comme étant une planète. C’est pour cette raison que la définition même de ce qu’est une planète a été revue. Selon les critères de la Nasa, une planète doit donc obligatoirement avoir les trois caractéristiques suivantes : elle doit être en orbite autour du soleil, elle doit avoir une forme sphérique, et elle doit être assez grande et massive pour effacer le voisinage qui traîne dans son orbite gravitationnelle.
PLUTON EST LA PLUS GRANDE DE TOUTES LES PLANÈTES NAINES.
Pluton arrive à répondre aux deux premières conditions, mais pas à la troisième. En 2000, le planétarium Hayden de New York, dirigé par l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, avait déjà fait sensation en dévoilant une exposition ne contenant que huit planètes. Mais ce n’est qu’en 2006 que Pluton a été officiellement reléguée au rang de planète naine par l’Union Astronomique Internationale. Les discussions sur cette exclusion restent cependant d’actualité, étant donné que les membres de la communauté scientifique ne s’accordent pas tous sur ce sujet.
Pluton tourne autour du soleil et a une forme presque ronde, mais elle n’arrive pas à nettoyer son voisinage. « Nettoyer le voisinage » signifie que la planète a atteint une domination gravitationnelle lui permettant d’aspirer ou d’éjecter les autres objets volumineux qui l’entourent. C’est sur ce dernier critère que les scientifiques ne s’accordent pas, parce que d’une certaine manière, la Terre devrait alors aussi être rétrogradée. En effet, il y a près de 12 000 astéroïdes proches de la Terre sans que notre planète arrive à les attirer ou les éloigner. Bref, aux vues des arguments en faveur de chaque partie, la réelle classification de Pluton reste un sujet à débat, même si Pluton reste officiellement à ce jour une planète naine.