Le cancer est une maladie qui affecte les êtres humains depuis des millions d’années, mais qui s’est aggravée au cours des derniers siècles à cause de divers facteurs environnementaux et sociaux. Quel est le plus ancien cas de cancer connu chez l’Homme ? Et quel est le premier document écrit qui en parle ? Nous allons essayer de répondre à ces questions en nous appuyant sur les découvertes archéologiques et historiques.
Un os de l’orteil révèle le plus ancien cas de cancer chez un hominidé
En 2016, une étude publiée dans la revue South African Journal of Science a annoncé une découverte remarquable : le plus ancien cas de cancer au monde. Il s’agit d’une tumeur osseuse trouvée dans l’os de l’orteil gauche d’un ancêtre humain précoce datant de 1,6 à 1,8 million d’années.
L’os fossile a été découvert dans la grotte de Swartkrans, en Afrique du Sud, par des archéologues sud-africains. Grâce aux progrès des méthodes d’imagerie 3D, les chercheurs ont pu analyser l’os et le comparer à des cas actuels d’ostéosarcome, un type de cancer des os très agressif qui se développe dans les cellules qui forment les os.
Selon les chercheurs, l’ancêtre de l’Homme moderne appartenait très probablement à l’espèce Paranthropus robustus ou Homo ergaster. Les tumeurs ostéosarcomiques ne sont pas liées au mode de vie et surviennent souvent chez des individus plus jeunes. Cette découverte montre que le cancer existait déjà chez les hominidés il y a des millions d’années.
Le papyrus Edwin Smith, le premier document écrit sur le cancer
Le premier cas connu de cancer chez un hominidé date de 1,7 million d’années, mais le premier document écrit qui en parle n’apparaît que très longtemps après. Il s’agit du papyrus Edwin Smith, un manuel sur les traumatismes corporels et les techniques chirurgicales datant d’environ 3 000 ans avant J.-C.
Le papyrus est l’œuvre d’Imhotep, un mathématicien, médecin et architecte de l’Égypte ancienne. Il décrit 48 exemples médicaux, dont six études de cas sur le cancer du sein. Il utilise une écriture égyptienne ancienne appelée hiératique. Le papyrus a été traduit en anglais par l’archéologue américain James Henry Breasted.
Imhotep décrit les caractéristiques de nombreuses formes de tumeurs, dont les “tumeurs huileuses” et les “tumeurs solides”. Il décrit également les tumeurs mammaires comme une “masse grumeleuse dans le sein”, “froide, dure et aussi dense qu’un fruit d’hématome embryonnaire”, qui se propage sous la peau.
Pour les autres maladies mentionnées dans le papyrus, Imhotep énumère un certain nombre de thérapies ; mais pour la tumeur du sein, il écrit : “Il n’y en a pas.” Il mentionne toutefois les meilleures pratiques pour traiter d’autres formes de tumeurs, notamment la fabrication d’un onguent à base de graisse, de miel et de charpie.
Le cancer est une maladie qui accompagne l’humanité depuis ses origines. Les traces fossiles et les documents anciens nous permettent de mieux comprendre comment nos ancêtres ont vécu avec cette maladie et comment ils ont essayé de la soigner. Aujourd’hui, le cancer reste un défi majeur pour la médecine, mais les progrès scientifiques et technologiques nous donnent de l’espoir pour l’avenir.
Imhotep vivait dans notre temp.