Le mois dernier, des précipitations record se sont abattues sur le Maroc, remodelant profondément les paysages habituellement arides du désert du Sahara.
Déluge au Sahara
Avec des cumuls de précipitations atteignant jusqu’à 200 millimètres en 48 heures dans certaines parties du sud du pays, soit l’équivalent de ce qu’elles reçoivent habituellement chaque année, le Maroc a connu un mois de septembre exceptionnellement pluvieux. Selon l’agence météorologique marocaine, un tel déluge ne s’était pas produit dans la région depuis 30 à 50 ans.
Conséquence spectaculaire de ces deux épisodes de « déstabilisation climatique et atmosphérique exceptionnelle », intervenus entre le 6 et le 9, puis le 19 et le 22 septembre, les dunes du Sahara marocain se sont retrouvées entourées d’eau, tandis que le lac Iriqui, asséché depuis un demi-siècle, d’autres réservoirs et les nappes phréatiques de la région se sont remplis à une vitesse record.
Si ce réapprovisionnement inattendu s’apparente à une bonne nouvelle pour les communautés de la région après six années d’aridité totale, les crues rapides ont également entrainé des inondations dramatiques, responsables de la mort de 18 personnes.
Des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents
Alimentés par le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes devraient devenir de plus en plus fréquents dans le Sahara, plus grand désert chaud du monde couvrant 9,4 millions de kilomètres carrés.
« En raison de la hausse des températures, le cycle hydrologique s’est accéléré », souligne Celeste Saulo, de l’Organisation météorologique mondiale. « Il est également devenu plus erratique et imprévisible, et nous sommes confrontés à des problèmes croissants d’excès ou de manque d’eau. »
D’après le météorologue Houssine Youabeb, les précipitations exceptionnelles ayant touché le sud du Maroc vont entrainer une augmentation durable de l’humidité de l’air, qui favorisera l’évaporation et la survenue de nouvelles « tempêtes extratropicales » dans les mois et années à venir.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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