Les chercheurs du monde entier essayent de trouver une arme pour détruire le cancer. La solution pourrait bien venir des plantes ! En effet, des scientifiques australiens ont extrait une molécule d’une graine capable de nécroser les tumeurs. On vous en dit plus sur cette révolution issue de la nature.
Des scientifiques de Brisbane appartenant au laboratoire pharmaceutique QBiotics ont découvert les étonnantes propriétés anticancéreuses d’une baie de l’arbre australien appelé Blushwood tree (littéralement « arbre au bois rouge » de nom scientifique Hylandia dockrillii) endémique au plateau d’Atherton situé à l’extrême nord de l’État de Queensland en Australie.
D’après ces chercheurs, cette molécule serait efficace par application et surtout par injection dans la tumeur. Elle permettrait de remplacer une chimiothérapie et lutterait efficacement contre de nombreux cancers comme les mélanomes, le cancer du sein, le cancer des poumons et le cancer de la prostate. En effet, elle est très efficace contre les tumeurs solides et localisées, il n’y a aucune preuve qu’il soit efficace contre les cancers métastatiques.
Les premiers tests ont d’abord été portés sur des chiens, des chats, des chevaux puis sur des diables de Tasmanie, ces marsupiaux carnivores décimés par une épidémie de cancer de la face. Des essais précliniques sur des souris viennent d’être réalisés par un établissement indépendant, l’institut de recherche médicale QIMR Berghofer. Les résultats publiés dans la revue scientifique Plos One se sont révélés positifs et la régression de la tumeur est durable dans 70 % des cas.
La molécule que renferme cette graine a été baptisée EBC-46, elle active la protéine kinase C (PKC) comme le fait le célèbre ester de phorbol (PMA) mais l’EBC-46 est beaucoup plus rapide et agit en seulement quelques heures contre plusieurs semaines pour une chimiothérapie classique. Dr Glen Boyle du QIMR Berghofer explique que le composé fonctionne de trois façons : tuant la tumeur, coupant son approvisionnement en sang et activant le système immunitaire pour qu’il nettoie la zone concernée.
QBiotics a obtenu l’approbation éthique pour commencer les essais humains. S’ils s’avèrent aussi positifs que les précédents sur les animaux, la recherche portera alors sur une manière de synthétiser le EBC-46 et il faudra apprendre à cultiver le Blushwood tree partout dans le monde.
Cette découverte est très encourageante et pleine d’espoir ! Au bureau, on félicite les scientifiques qui ont isolé ce composé miracle malgré son extrême rareté. On a hâte de connaître les résultats des tests humains et on espère qu’ils seront positifs. Et vous, pensez-vous que la nature nous offrira l’arme qui viendra à bout du cancer ?
Par William Arsac, le
Source: Futura-Sciences