De nouvelles preuves suggèrent l’existence d’un système stellaire pour le moins étrange dans la constellation d’Orion. Celui-ci pourrait abriter le type de planète le plus rare de l’Univers : un monde orbitant simultanément autour de trois astres.
Une étrange configuration
Situé à environ 1 300 années-lumière de la Terre, GW Orionis se compose de trois anneaux poussiéreux au centre duquel évoluent trois étoiles : deux enfermées dans une orbite binaire rapprochée, autour desquelles tourbillonne un troisième astre à une distance beaucoup plus importante. En 2020, des astronomes avaient observé le système à l’aide du télescope ALMA, et constaté que ses trois anneaux de poussière étaient mal alignés, le plus interne oscillant fortement sur son orbite.
L’équipe avait a l’époque proposé qu’un jeune monde, ou ses prémices, perturbait probablement l’équilibre gravitationnel de cet arrangement complexe d’anneaux, faisant potentiellement de GW Orionis le premier système à trois étoiles de l’Univers connu à abriter une planète.
Une étude récemment publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society apporte de nouvelles preuves de son existence. Ses auteurs ont réalisé des simulations afin de déterminer comment les mystérieux espaces entre les anneaux du système stellaire avaient pu se former, en se basant sur les observations d’anneaux de poussière (ou disques protoplanétaires) ailleurs dans le cosmos.
Il s’est avéré que les turbulences dans les anneaux étaient trop faibles pour que l’influence stellaire soit responsable de cette étrange configuration. Les modèles suggérant plutôt la présence d’une énorme planète de la taille de Jupiter, ou peut-être de plusieurs mondes, à même d’avoir façonné les anneaux.
Des simulations difficiles à confirmer
Confirmer cette théorie de façon définitive ne sera cependant pas une mince affaire. « En raison de la grande distance nous séparant du système, les deux étoiles en orbite binaire rapprochée pourraient apparaître comme un seul et même astre massif, autour duquel évoluerait la troisième étoile », estime Jeremy Smallwood, chercheur à l’université du Nevada et auteur principal de l’étude.
Quoi qu’il en soit, l’existence d’un tel monde montrerait que les planètes peuvent se former dans un éventail de conditions plus large que ce que les scientifiques avaient imaginé jusqu’à présent.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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