Avec six saisons et deux films, Sex and the City est un phénomène qui a marqué toute une époque. L’histoire de quatre amies célibataires à la recherche de l’amour et du bonheur dans les rues de New York. On ne compte plus les nominations aux Emmy et Golden Globe que les actrices et scénaristes ont récoltées au fil des années pour cette série incontournable qui fut la première à parler ouvertement et explicitement de la sexualité des femmes.
À la base du projet, il y a Candace Bushnell, auteure responsable d’une rubrique dans The New York Observer. Après deux ans de publications, elle compile ses articles et en fait un livre : Sex and the City. Le livre gravite autour de son style de vie et celui de ses amies dans la grande ville qu’est New York. Utilisant d’abord son vrai nom au début de l’écriture du livre, elle change ce dernier en Carrie Bradshaw, sorte d’alter ego avec qui elle partage ses initiales. Cela lui permet également de romancer certaines expériences tout en conservant une vie privée plus saine.
Comme l’annonce le titre, il va s’agir de sexe. Il y aura beaucoup d’amitié, pas mal d’amour et de l’humour, mais aussi, et surtout des histoires de sexe. Et pour une fois, le tout vu du côté des femmes. Cela sous-entend bien entendu un certain langage et une nudité récurrente à l’écran, projet qui convient parfaitement à une chaîne comme HBO, déjà connue à l’époque pour être une chaîne n’ayant pas peur de montrer quoi que ce soit. Rappelons en effet qu’un an avant Sex and the City commençait la série Oz, qui est encore certainement la série la plus brutale à être passée à la télévision.
Alors que le premier épisode commence et que le générique nous entraîne dans les rues de New York au rythme d’un son jazzy, on fait connaissance avec la silhouette de l’héroïne, Carrie Bradshaw. Habillée en tutu rose, elle marche avec assurance entre les hommes et les gratte-ciels de la ville jusqu’à ce qu’elle se fasse éclabousser par un bus roulant dans une flaque d’eau. Sur le flanc du bus : une affiche publicitaire pour la rubrique de l’héroïne, mentionnant qu’elle est une experte du sexe. Car comme Candace Bushnell, Carrie Bradshaw écrit sa rubrique et s’amuse avec ses copines le reste du temps.
Dans tous les cas, les épisodes seront structurés par rapport à ses pensées qui servent de narrateur à la série. La narration est bien souvent le reflet de ce qu’elle mijote pour écrire sa rubrique, comme si le spectateur pouvait avoir un avant-goût du processus d’écriture avant la publication. Pour ses recherches, mais aussi pour échapper à la monotonie, elle aime côtoyer les célébrités de New York et passe la plupart de ses week-ends dans diverses soirées où elle est remarquée pour son goût de la mode et sa connaissance des relations amoureuses et sexuelles. Après ça, elle retourne dans son appartement maintenant iconique de l’Upper East Side et écrit tout ce qu’elle peut avant de recommencer la semaine suivante.
Mais Carrie est loin d’être le seul focus de la série. Et heureusement, car c’est souvent la plus irrationnelle du groupe. Comme elle se le rappelle souvent, elle ne serait rien sans ses trois meilleures amies, à commencer par Samantha Jones. Sam est une businesswoman et la plus vieille du groupe d’amies. Et pourtant, c’est de loin la plus ouverte sexuellement. Elle aime le sexe par-dessus tout et l’assume totalement. Mieux, elle le porte comme une armure faisant partie de sa personnalité et en rendra plus d’un inconfortable durant la série. Elle plait aux hommes, car elle maitrise le jeu de la séduction sur le bout des doigts et n’a pas peur de s’en servir. Dans une histoire qui tente de trouver l’amour par le sexe, Samantha propose d’enlever l’amour de l’équation.
À l’extrême opposé, on trouve Charlotte York. Au bord de la pudeur et du puritanisme, Charlotte est une femme qui vient d’une famille très religieuse et soucieuse des traditions. Elle travaille dans une galerie d’art et aime cultiver un haut niveau de vie non pas par vanité, mais par perfectionnisme. Depuis petite, elle pense que si elle suit les règles et fait tout correctement, elle aura droit à une vie parfaite où l’attendra un prince charmant. La réalité la rattrape assez vite et Charlotte devient le personnage qui évoluera le plus dans le groupe, même si elle réussit à conserver cette grâce et cette retenue qui en font un personnage à la fois attachant et souvent comique.
Pour compléter le quatuor, Miranda Hobbes. Si Samantha est parfois perdue dans ses relations sexuelles et Charlotte la tête dans les nuages, Miranda est la pragmatique du groupe. Terre à terre et véritable repaire pour les trois autres, surtout pour Carrie qui trouve en Miranda sa confidente la plus intime qui pourra lui donner une perspective plus réaliste de la vie. Miranda est une avocate dans une grande entreprise. Cynique et méfiante, elle se laissera attendrir par un homme qui est son opposé en presque tout point et développera une relation qui résultera en la première grossesse et naissance des quatre amies, changeant la vie de Miranda, mais agissant aussi comme une piqûre de rappel pour les autres mères potentielles au milieu de la série.
Avec ces personnages particulièrement bien écrits se mêle une série de personnages masculins qui sont le sujet de bien des conversations ! Les plus mémorables étant les deux maris de Charlotte, Steve, le mari de Miranda et père de son enfant, Smith, le petit ami de Samantha et sa plus longue relation et bien entendu… Mr Big. Le prince charmant « pas si charmant, mais en fait si » de Carrie, qu’elle rencontre dès le premier épisode et dont la relation ponctue la série jusqu’au dernier moment. Avec tout ça, Sex and the City récolte 50 nominations aux Emmy Awards et 24 aux Golden Globe Awards et est depuis citée comme l’une des séries les plus importantes de l’histoire de la télévision.
De 1998 à 2004, la série était au centre de l’attention dans le monde de la télévision. Un succès résonnant avec les spectateurs du monde entier, car il aborde des thèmes intemporels d’une façon moderne, appuyé par un casting parfaitement choisi dont l’alchimie crève l’écran. Dommage que les films ayant suivi n’aient pas été de la même qualité. A laquelle des quatre amies vous identifiez-vous ?
Par Florent, le