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Direction le Far West pour retracer l'histoire des personnages historiques qui ont inspiré la série Deadwood

L’une des choses qui sautent aux yeux lorsque l’on regarde Deadwood, c’est l’authenticité. On n’y était pas, mais on s’y croirait tout de même. Il ne faut pas prendre cela pour un documentaire, mais il faut savoir que la grande majorité des personnages sont des personnes ayant existé et l’histoire de la série ne fait que mêler les événements historiques à la fiction. Lumière sur les personnages les plus mémorables étant vraiment passés par Deadwood !

 

Tout d’abord, il y a notre héros, Seth Bullock. Il incarne le héros américain parfait, car il est l’archétype du pionnier. C’est d’ailleurs ce qui est écrit en dessous de son nom sur sa vraie tombe. Venant du Canada, il rencontre son partenaire de toujours, Sol Star, également présent dans la série. Les deux ouvrent une quincaillerie, mais Bullock devient rapidement un homme de loi puis un politicien avant de finir sa vie en vivant de l’hôtel qu’il a construit avec sa famille, le Bullock Hotel. Quand la communauté de Deadwood est devenue plus calme, il fit venir sa femme Martha, elle aussi un pilier de la communauté naissante et eurent trois enfants.

 

 

Seth Bullock est un personnage capital dans l’histoire de Deadwood, dans la fiction comme dans la réalité. Dans la série, c’est le protagoniste par lequel le spectateur vit le récit. Dans la réalité, il est devenu shérif du comté de Lawrence en 1877 et ne tarda pas à réunir avec lui plusieurs adjoints afin de nettoyer les terres environnantes des bandits y sévissant. D’après son petit-fils, il n’aurait jamais tué d’hommes durant ses années en tant que shérif. Son regard intense et sa résolution de fer étaient suffisants pour faire taire même les hors-la-loi les plus ignobles de la région. Un regard qui reflète tout à fait l’âme du personnage, brillamment retranscrite par l’acteur Timothy Olyphant dans la série.

Outre la présence de Seth Bullock, le personnage le plus marquant de la série, et généralement le préféré des spectateurs, c’est l’interprétation de Ian McShane dans le rôle de Al Swearengen. Si vous ne pensez pas que le personnage de la réalité puisse être aussi machiavélique et vulgaire, vous vous trompez, car il l’était surement davantage. Son truc, c’était de promettre des emplois aux femmes dans des hôtels de Deadwood, mais une fois sur place, les femmes étaient forcées de devenir des esclaves et des prostituées. Si l’hôtel ne les faisait pas assez rêver, Al leur promettait encore mieux : la scène de son théâtre Gem Theater.

 

 

Ce dernier brûle en 1879. Pour la deuxième fois. Al le reconstruit à chaque occasion, mais un troisième incendie emporte le bâtiment vingt ans plus tard. Trois incendies à la suite, c’est comme si quelqu’un lui en voulait ! Dans la série, Ian McShane lui donne cent fois plus de relief que ça, reflétant un personnage intelligent, impitoyable, indomptable et vulgaire. En une minute, on peut passer d’un calme contemplatif à une tempête de violence et d’insultes. Il anime tout ce qui se fait de malfamé à Deadwood, mais ne tombe jamais dans le cliché qu’il aurait pu être, possédant une aura et un charisme hors norme qui font que les spectateurs n’attendent qu’une chose : sa prochaine scène.

 

 

Mais pour tous ses méfaits, Al n’est pas seul et peut toujours compter, souvent à tort, sur le manager de son théâtre, Dan Doherty. En vrai, il est connu pour avoir été une vraie brute avec les femmes qui travaillent sous ses ordres puis gagna assez d’argent pour ouvrir son propre saloon. Dans la série, il donne l’image d’un molosse terrifiant, mais effrayé par son maître. Tant qu’Al se contentera de lui donner un peu de reconnaissance et d’amitié, Dan est prêt à absolument tout, y compris à tuer quiconque oserait défier son patron. Même quand Dan, les mains tremblantes, arrache l’oeil d’un autre personnage, il suffit d’un hochement de tête d’Al pour le conforter dans l’idée qu’il a fait ce qu’il avait à faire.

 

 

Des femmes qui se faisaient brutaliser, il y en avait. Mais il y avait aussi leur opposé, cristallisé dans la célèbre Martha Jane Canary, dite Calamity Jane. Figure de la conquête de l’Ouest, éclaireuse pendant les guerres indiennes et actrice d’un spectacle parlant de sa propre vie par la suite, Calamity Jane est l’un des noms les plus connus de cette époque. Lors d’une bataille contre des Indiens, son capitaine blessé manque de tomber de son cheval alors que les deux fuient une horde les pourchassant. Jane rebrousse chemin pour le rattraper avant qu’il ne glisse de sa selle, le transporte sur son cheval alors que les Indiens sont toujours à leur trousse et parvient à lui sauver la vie. Le capitaine la baptise alors « Calamity Jane, l’héroïne des plaines« .

 

 

Elle continua de porter ce surnom avec fierté durant toute sa vie, éclipsant son identité passée. S’habillant comme un homme et buvant bien plus que la plupart d’entre eux, Jane était une femme atypique. Sur la route vers Deadwood, elle rencontre le célèbre Wild Bill Hickok qui devient pour elle une véritable obsession et elle passe le plus de temps possible avec lui jusqu’à la mort de ce dernier. Après un peu de prospection, elle change sans cesse d’activité en accompagnant l’armée ou en devenant cuisinière ou même ouvrière. Elle se marie deux fois et finit par participer à un Wild West Shows retraçant les légendes de l’Ouest américain, dont la sienne.

 

 

Alors, qui était le fameux Wild Bill Hickok ? Dans la série, il n’est présent que dans quatre épisodes, mais suffit à déteindre sur toutes les saisons et à rester l’un des personnages les plus mémorables. Déjà, c’est peut-être le seul avec Jane à être connu par les spectateurs avant de commencer la série, mais dès qu’il apparait, il ne fait que confirmer son statut de légende par une repartie impeccable et prononcer sans aucune hésitation, avec l’assurance que personne n’osera le contredire. Il est le plus précis et le plus vif à dégainer son pistolet, mais cela ne le sauvera pourtant pas d’une mort sans gloire ni épilogue. Le 2 août 1876 alors qu’il joue au poker, Jack McCall arrive par-derrière et le tue comme un lâche, d’une balle dans le dos. La main de cartes qu’avait Bill à ce moment-là est connue comme « la main du mort » : une paire d’as et une paire de 8.

 

 

Ses contemporains se souviennent d’un homme conflictuel, à la fois fragile et indestructible, qui prenait toujours le parti du plus faible afin de défendre les principes moraux auxquels il tenait malgré ses nombreux vices. Déjà adolescent, il était connu pour sa précision incroyable à l’arme à feu, mais le reste de sa vie ne manque pas d’événements plus impressionnants les uns que les autres : il s’est en effet battu avec un ours avec un couteau de poche, il est devenu un shérif adjoint implacable avant de devenir éclaireur pour l’armée et de sortir vainqueur de nombreux duels à mort. On dit duel, mais en 1866, alors qu’il entre dans un saloon du Kansas et que quatre hommes se moquent de lui, il en tue trois à la chaîne et laisse repartir le quatrième avec une joue en moins.

Pour contrebalancer la mainmise d’Al sur la ville de Deadwood arrive un personnage, George Hearst. D’apparence plus civilisée que les autres personnages, il se révèle en fait être un véritable fléau pour Deadwood. À ses 26 ans, son père meurt et laisse une dette de $10,000 (environ $200,000 de nos jours). George décide pourtant de rester avec sa famille afin de prendre soin de sa mère, sa petite soeur et son frère handicapé. Il se lance dans la prospection de mines et parvient à générer assez d’argent pour s’en occuper et même pour partir en Californie afin de chercher de l’or.

 

 

Il participe à la ruée vers l’or dans tout l’Ouest américain jusqu’à arriver à Deadwood en 1875 où il achète la mine des frères Manuel et une bonne partie du territoire environnant. Il renomme la mine Homestake Mine, qui va rapidement devenir le premier site d’extraction d’or des États-Unis. Tel qu’il est dépeint dans la série, Hearst est un homme d’expérience, un self-made-man et pionnier américain. Il est patient, calculateur et s’approprie des villes et des mines à tour de bras. Deadwood sera largement plus problématique pour lui, au point de le faire sortir de ses gonds et de révéler son vrai visage. En somme, le personnage est démonisé pour le bien de l’histoire et de sa narration !

 

Deadwood n’aurait pas été la même ville sans ces personnes, que ce soit dans la fiction ou la réalité. De leur point de vue, il serait sans doute absurde de penser qu’un jour, une oeuvre quelconque puisse raconter l’histoire de leurs vies, mais cela a pourtant donné naissance à l’une des meilleures séries de la chaîne HBO. Quel est votre personnage préféré de Deadwood ?

Par Florent, le

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