Aller au contenu principal
Vint Cerf, l’un des « pères d’Internet », s’est montré inquiet ces derniers jours : nous devenons de plus en plus dépendants d’une technologie plus fragile que nous le pensons et nous pourrions être plongés dans un « âge sombre numérique » qui nous laisserait incapables d’accéder à notre propre histoire. Explications.
« Le Web occupe une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne, mais cela signifie que s’il ne fonctionne pas comme prévu ou s’il est utilisé par des personnes malveillantes, cela peut avoir des conséquences », a expliqué Vint Cerf. « À mesure qu’Internet devient presque omniprésent, il permet aux gens de l’utiliser à des fins nuisibles comme les ransomwares. »
Le « père d’Internet » ajoutant : « La disponibilité croissante d’Internet a pour conséquence qu’il est désormais accessible au grand public, ce qui n’était pas le cas au début. Et cela a pour conséquence que certaines parties du grand public n’ont pas forcément de bonnes intentions, et que leur accès aux technologies permet, à bien des égards, des solutions très constructives, mais aussi, dans certains cas, très perturbatrices. »
Vint Cerf a de surcroît averti qu’il existe de « nombreuses inquiétudes quant à la fiabilité et à la résilience de cette technologie dont nous dépendons de plus en plus. Nous dépendons énormément de nos téléphones portables, par exemple, en raison de leur commodité et de leur utilité. Mais il se peut qu’il n’y ait aucune alternative à utiliser lorsqu’ils tombent en panne, ce qui nous laisse avec des systèmes de plus en plus fragiles. La fragilité perdure dans le futur. Aucun des médias numériques dont nous disposons aujourd’hui n’a duré aussi longtemps que le papier que nous utilisions auparavant. Il se pourrait donc que nous ne soyons plus en mesure d’accéder aux fichiers qui constituent notre compréhension de notre histoire. »
Face à cela, le spécialiste se demande quel genre d’écosystème « nous devrions créer pour garantir à tous la pérennité du contenu numérique. Il faudrait repenser notre écosystème dans son ensemble en adoptant de nouvelles structures juridiques et de nouveaux accords internationaux, ainsi que des technologies qui nous permettront de nous appuyer sur notre environnement numérique. Cela pourrait impliquer de rédiger un nouveau contrat social numérique qui exigerait que les gens soient davantage responsables de la manière dont ils interagissent avec le monde en ligne, par exemple. Il faut également œuvrer à améliorer l’intuition des gens sur la manière d’utiliser les technologies en toute sécurité et leur permettre d’exercer davantage de pouvoir pour se protéger. Nous avons besoin de plus de réflexion critique et de volonté de réfléchir de manière critique, en particulier sur les informations que nous recevons. »
Qu’en pensez-vous ? Par ailleurs, une étude affirme qu’Internet est en train de disparaître.