Le péplum est un genre cinématographique qui, depuis les années 1950, est très présent sur nos écrans. Le mot vient du grec ancien “péplos” qui signifie « tunique ». Vous l’aurez compris, cela désigne donc les films dont l’action se situe historiquement pendant l’Antiquité. SooGeek revient avec vous sur ce genre bien particulier pour tenter d’en comprendre les codes, les origines et le succès.
Si le péplum apparait dès le début du cinéma, c’est le cinéma italien qui réinvente le péplum en créant une Antiquité mythique « réaliste » par les moyens utilisés et donne ses lettres de noblesse au cinéma tout entier, lançant de longs métrages à gros budgets, créant la superproduction. Le film Marc-Antoine et Cléopâtre est par exemple un grand nom de cette époque, qui est considéré comme le premier âge d’or du péplum italien qui prend fin au milieu des années 1920 avec l’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini. Dès lors c’est Hollywood qui prend le flambeau et qui va réaliser des énormes succès comme Salomé ou encore le premier long métrage de Buster Keaton : Les Trois Ages, bien qu’il s’agisse d’un film parodiant le genre. On peut également citer Intolérance de David W. Griffith.
Le second âge d’or du péplum est la période 1950-1960, c’est à Cinecittà que s’opère la renaissance du péplum grâce aux Américains. C’est un véritable déferlement qui va avoir lieu. Les Dix Commandements, Salomon et la Reine de Saba, La Terre des Pharaons ou encore Simon le pêcheur. Comme en témoigne Spartacus, la recette du péplum américain est claire : beau héros, muscles, belle héroïne, décors et costumes somptueux. Les héros bien souvent blonds aux yeux bleus (alors qu’ils peuvent jouer des rôles de latins) se battent pour préserver leur « race ». Du moins c’est un cliché qui revient souvent comme le souligne le spécialiste Florent Pallares. Le genre commence véritablement à s’essouffler vers le début des années 60. Seul le film Les Titans sortira un peu du lot avec une distribution internationale.
La renaissance s’opère dans les années 2000, où le tout fut clairement dépoussiéré avec en 1999 le film Gladiator qui suscite un regain d’intérêt pour les films à sujet antique. S’ensuivront Troie ou encore Alexandre . Les péplums à sujet réaliste vont côtoyer ceux au registre fantastique comme 300 ou Le Choc des Titans. Le péplum fait également sa grande entrée à la télévision avec le chef-d’oeuvre Rome de HBO presque entièrement tourné à la mythique Cinecitta.
La recette du péplum a donc tout pour fonctionner : décors magnifiques, histoires épiques, histoires d’amour, batailles. Bref il y a de tout et on comprend que ce genre ait eu autant de succès et qu’il continue d’en avoir autant. Que ce soit l’antiquité romaine, grecque ou égyptienne, notre Histoire regorge d’idées.
Veni, vidi, vici ! Voilà qui convient bien au péplum. On espère vraiment que ce genre n’est pas mort et que des réalisateurs comme Ridley Scott continueront de nous en offrir. Car malgré toutes les critiques qu’on puisse faire à ce type de films, ils en font rêver plus d’un. Pensez-vous que le péplum est un genre cinématographique qui appartient au passé ou pensez-vous qu’il a encore un bel avenir devant lui ?
Par Camille Allard, le