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Pendant qu’on construit au sol, la Chine teste une centrale éolienne volante qui produit à haute altitude

Imaginez un croisement entre un cerf-volant géant et un OVNI. Suspendu à 1 500 mètres au-dessus du sol, il produit de l’électricité. Ce n’est pas de la science-fiction. C’est le S1500, la toute première centrale éolienne volante testée avec succès par la Chine. Porté par la jeune entreprise Linyi Yunchuan, ce projet audacieux pourrait bien préfigurer une nouvelle génération d’éoliennes.

Gros plan d’une grande araignée brune avançant sur le sol, montrant ses crochets et ses pattes déployées.
Une araignée de maison photographiée en macro : une espèce souvent inoffensive mais dont la morsure peut provoquer une douleur comparable à celle d’une guêpe – DailyGeekShow.com / Image Illustration

Le S1500, une centrale aérienne géante perchée à 1 500 mètres d’altitude

Ainsi, le 21 septembre 2025, dans le désert de Gobi, une machine aux allures de vaisseau spatial s’est élevée dans le ciel. Baptisée S1500, elle mesure 60 mètres de long et 40 mètres de large. Elle combine un cône central (type fusée) et une aile annulaire qui canalise le vent vers une turbine interne. De plus, un système de câbles conducteurs, tendus jusqu’au sol, transfère l’électricité produite.

Ce vol inaugural ne se contente pas de faire joli. En effet, il marque une avancée concrète pour l’éolien. Le S1500 produit jusqu’à six millions de kilowattheures par an. Cela suffit pour alimenter 6 000 foyers. Certes, c’est peu. Mais le potentiel est là.

Exploiter les vents puissants et constants en altitude : une stratégie énergétique payante

Mais alors, pourquoi faire voler une éolienne ? Les moulins terrestres ne suffisent-ils pas ? En altitudeles vents sont plus puissants et plus constants. Ils sont aussi moins perturbés par le relief ou les constructions humaines. En clair : meilleur rendementmoins d’intermittence.

Par ailleurs, le S1500 n’a pas besoin de mâts en acier ni de fondations bétonnées. Linyi Yunchuan affirme que son prototype utilise moins de matériaux que les éoliennes classiques. On réduit donc l’empreinte écologique. Et surtout, ce type d’engin peut se déployer dans des zones inaccessibles : déserts, îles, montagnes…

Une innovation encore marginale mais porteuse d’avenir pour l’éolien mondial

Pour l’instant, soyons clairs : 0,006 TWh par an, c’est minuscule face aux 2 300 TWh produits en 2023 par l’ensemble du parc éolien mondial. Le S1500 reste un prototype. Pas une solution de masse. Du moins, pas encore.

Cependant, il ouvre des perspectives nouvelles. Demain, pourquoi pas une flotte de centrales volantes autonomes ? Pilotées à distance, elles pourraient se déplacer selon les besoins ou la météo. Et pourquoi pas les utiliser en cas de catastrophe ? Ou pour alimenter une zone temporairement isolée ?

En outre, ce projet envoie un signal fort. La Chine montre qu’elle veut rester leader sur l’innovation énergétique. Entre îles éoliennes artificielles et projets solaires spatiaux, elle pousse les limites du possible.

Défis, promesses et futur des éoliennes volantes dans nos paysages énergétiques

Rassurez-vous : le S1500 ne survolera pas Paris demain matin. De nombreux défis subsistent : sécurité, coûts, durée de vie, cadre réglementaire… Toutefois, produire de l’énergie en l’air, là où le vent est le plus généreux, change la donne.

Ainsi, dans dix ou vingt ans, je n’exclus pas de voir ces engins planer au-dessus de nos campagnes. En silence. En attendant, le S1500 marque une première mondiale. Un pas audacieux vers une énergie plus propre, plus mobile, plus adaptée à notre monde en mutation.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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