Vous avez forcément croisé sur les boites de vos jeux vidéo préférés de petits pictogrammes avec des nombres ou des symboles. Ces pictogrammes, ce sont ceux de PEGI, le célèbre système de classification européen des jeux vidéo. Destiné à indiquer le contenu d’un titre, il vous permet de trouver le jeu qui convient à chaque joueur quel que soit son âge. Pourtant, sa mise en place est arrivée bien après la création des jeux vidéo. Retour sur l’histoire de ce système qui habille nos jeux depuis les années 2000.
Avant d’aller plus loin, qu’est-ce qui se cache derrière les initiales de PEGI me direz-vous ? Il s’agit en réalité des initiales de Pan European Game Information (en français le système européen d’information sur les jeux). Pensé avant tout pour aiguiller les parents, il est approuvé par les grands constructeurs de console depuis sa création et respecté par plusieurs nations utilisant des jeux au format PAL.
Adopté par 31 pays de l’Union européenne, le Canada et Israël, son objectif principal est de vous informer de tout ce que contient un jeu vidéo que vous voudriez acheter, surtout en termes de contenus jugés violents. Une bonne intention mais qui a mis du temps à arriver sur vos boîtiers de jeux. D’autant plus que PEGI n’est pas le premier système à avoir proposé ce type d’information.
L’un des plus vieux systèmes de classification européens date de 1989 et a été mis en place au Royaume-Uni. Cela peut paraître assez tard car les jeux vidéo existent depuis les années 70 mais il a fallu des scandales pour que ceux-ci soient créés. Les premiers ont été mis en place fin 80 début 90 suite au crash du jeu vidéo et aux polémiques liées aux contenus des jeux (comme les jeux pornographiques de l’Atari 2600). Cependant, le PEGI tel qu’on le connait n’a été officiellement lancé qu’en 2003, permettant alors de donner des informations sur les jeux à partir de la 5e génération de consoles (PS2, GameCube, Xbox, Dreamcast, Game Boy Advance et N-Gage).
Auparavant, certains pays possédaient leur propre système de classification avec des normes différentes. C’est pour cela que les jeux sortis avant cette période n’ont que rarement des avertissements sur leurs boites hormis pour les jeux déconseillés aux moins de 12 ou de 16 ans. Actuellement, on peut encore voir cette ancienne signalétique par exemple sur les jeux de la première PlayStation. Depuis, un code couleur universel a été utilisé pour indiquer l’âge requis et des symboles ont été imaginés pour chaque contenu à signaler.
Pour vous rendre compte de la place de PEGI sur vos jeux, il vous suffit de prendre un boitier datant de 2003 ou plus. Le premier élément estampillé PEGI que vous voyez se trouve sur l’avant de la jaquette, en bas à droite. Un chiffre est indiqué dans un rectangle : c’est l’âge minimum requis pour pouvoir jouer sans être choqué. Au début, les chiffres étaient blancs sur fond noir et suivis d’un + mais depuis, un code couleur en plus du chiffre permet d’indiquer plus facilement l’âge que doit avoir le futur joueur : vert pour les jeux PEGI 3 et 7, orange pour les PEGI 12 et 16 et rouge pour le PEGI 18.
Passons sur la face arrière de la jaquette pour découvrir les autres symboles utilisés par PEGI. Généralement situés sous le résumé du jeu, ils précisent la nature des différents contenus choquants présents dans un titre. A chaque contenu son symbole : une bulle pour le langage grossier, une araignée pour un contenu effrayant, une seringue pour des allusions à la drogue, des dés pour les jeux de hasard, un poing pour des scènes violentes, les symboles masculins et féminins pour des scènes olé-olé et des silhouettes blanches et noires pour l’évocation de la discrimination. Autant de pictogrammes que l’on retrouve surtout sur des jeux PEGI 16 ou 18 même si contre toute attente, les jeux GTA ne sont pas forcément ceux qui en ont le plus.
Avant d’être commercialisé chez nous, chaque jeu doit passer par PEGI, qu’il soit en version physique ou dématérialisée. Les éditeurs doivent remplir plusieurs formulaires où ils déclarent la nature du contenu d’un titre en prenant compte des contenus à signaler. Une fois complétés, le PEGI détermine une classification provisoire. Puis le jeu est vérifié afin que les informations déclarées correspondent à la classification. Si c’est le cas, le jeu peut alors être commercialisé avec la classification établie.
Le PEGI est une autorité reconnue en Europe, mais elle n’est pas la seule à être utilisée. A travers le monde, d’autres systèmes de classification permettent au joueur de savoir ce que contiennent les jeux vidéo. Parmi les plus connus, on trouve le CERO (Computer Entertainment Rating Organisation) au Japon depuis 1990 et l’ESRB (Entertainment Software Rating Board), utilisé depuis 1994 aux Etats-Unis et dans la partie anglophone du Canada.
Présent depuis 2003, le PEGI s’est imposé comme l’un des meilleurs systèmes de classification des jeux vidéo. Simplifié au maximum, il permet à n’importe qui de savoir quel type de jeu est adapté à quel public. Cependant, le système, bien que performant et strict, a ses failles. Chacun peut acheter un jeu qui n’est pas adapté, faisant qu’un enfant de 10 ans peut ainsi lancer une partie sur un jeu PEGI 16 ou 18. Des progrès sont encore à faire mais le PEGI reste malgré tout un outil de qualité pour guider les consommateurs et il fait maintenant pleinement partie du monde du jeu vidéo.
Par Justine Manchuelle, le
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