Retour en 1919, au Royaume Uni à Birmingham. La guerre a sévèrement touché le pays et nombreux sont ceux à tenter la réussite par les chemins les plus sinueux, les moins légaux. Les gangs sont de plus en plus nombreux et l’un deux, les Peaky Blinders commence à avoir une réelle emprise sur la ville. Avec à sa tête le charismatique Thomas Shelby, la série a su séduire les spectateurs du monde entier grâce à une ambiance sombre, des héros attachants mais aussi et surtout un scénario de haut vol.
Des larmes de rasoirs cachées sous une casquette pour attaquer l’ennemi en douce, voilà ce qui a valu en 1890 le nom « Peaky Blinders ». C’est en 2013 que la série débute sur BBC Two et il faudra peut de temps pour qu’elle se fasse remarquer à l’internationale. Dépassant les frontières britannique, elle débarque sur Arte en 2015 pour le plus grand plaisir des amateurs de drames historiques. Les critiques sont positives et tour à tour, les journaux spécialisés se penchent sur la série pour en saluer les personnages, leur histoire et interprétation mais aussi l’histoire et enfin la musique.
Avant d’être un groupe de gangster, les Peaky Blinders sont une famille. Soudée, liée par des traditions, un amour inconditionnel et un passé commun, elle est aussi une famille normale avec ses hauts et ses bas, ses conflits, haines et violences qui prennent une ampleur considérable de part l’environnement. Après la guerre, soldat et révolutionnaires, héros et mafieux doivent se faire une place dans leur propre ville. Prenant la main sur les paris sportifs, la famille Shelby, menée par l’ambitieux Thomas sur les conseils de sa tante Polly, tente de se faire une place au soleil. Très vite, ses activités attirent l’œil suspicieux de l’inspecteur en chef Chester Campbell, travaillant pour le compte de la police royale irlandaise et sous les ordres de Churchill. Sa mission ? Nettoyer la ville de tous les malfrats mais sur son chemin, il devra faire avec Thomas et ses proches.
Peaky Blinders, c’est le coup de cœur des critiques, des professionnels, en bref de tout le monde. Plaisant aux jeunes adultes comme aux plus vieux, la série est le fruit d’un travail gigantesque. C’est Steven Knight, l’homme derrière Le prodige ou Crazy Joe qui a eu l’idée d’adapter l’histoire des ces gangsters britanniques pour le petit écran, offrant le rôle principal à Cillian Murphy, aperçu quelques années plus tôt dans 28 jours plus tard ou la trilogie Batman de Christopher Nolan alors qu’il prêtait ses traits à l’Epouvantail. C’est toutefois dans le rôle de Thomas Shelby que l’acteur est le plus remarquable : son visage particulier correspond parfaitement à la dureté du héros, introverti, violent et d’une clairvoyance exemplaire.
Le reste du casting n’est pas à plaindre et Helen McCrory qui prête ses traits à Polly Gray (Polly Shelby) se révèle d’épisode en épisode, au même titre que le reste des membres de sa famille. Tom Hardy rejoint l’aventure pour la saison 2, dans le but de protéger les biens d’Alfie Solomons à la tête d’une mafia Juive prolifique. En plus d’offrir un casting surprenant, Peaky Blinders est une plongée dans l’histoire de Birmingham, du pays et à quelques instants, du monde. On y découvre un regard nouveau sur des évènements célèbres et historiques offrant la vision de cette mafia aux grandes ambitions, souvent démesurées.
Point fort inévitable de la série, sa musique. A une photographie envoûtante se joint une musique entrainante et toujours adaptée à la situation bien qu’anachronique. On retrouve donc, dès les premières secondes du pilote, la musique Red Right Hand de Nick Cave and the Bad Seeds qui nous plonge efficacement dans l’intrigue. Le reste des sons nous viennent tout droit des discographies de Nick Cave, des White Stripes et de PJ Harvey. La série ayant été diffusée en France, il est possible de la regarder dans la langue de Molière puisqu’une traduction efficace a été réalisée mais « efficace » ne suffit pas vraiment : Peaky Blinders, c’est des accents forts, des expressions et références culturelles qu’il est bon d’entendre en version originale pour en saisir l’importance. Un travail de fond a d’ailleurs été effectué sur les différents accents des personnages, offrant aux acteurs une opportunité en or de prouver leur talent : un élément qu’il serait regrettable de rater.
Fresque historique, personnages fascinants, histoire prenante et bande son magistrale, Peaky Blinders n’a plus rien à prouver et continue tout de même de surprendre ses spectateurs de saison en saison. La série à déjà marqué l’histoire du petit écran britannique et s’apprête à prendre le votre d’assaut pour votre plus grand plaisir : Thomas Shelby vous emmène en promenade et il serait inconscient de refuser.
Par JJJ, le
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