Les salles obscures vont bientôt resplendir de bleu nuit et de jaune blé : La Passion Van Gogh sort mercredi 11 octobre. Ce film d’animation en rotoscopie est l’aboutissement de 7 années de dur labeur ; 7 années d’épuisement physique et artistique pour accoucher d’une oeuvre sans pareille. Voici 3 bonnes raisons d’aller voir cet hypnotisant hommage au grand peintre hollandais !
Un travail titanesque
Le film est né d’une idée complètement folle : que se passerait-il si les tableaux de Van Gogh prenaient vie ? Associée au producteur Hugh Welchman, la peintre polonaise Dorota Kobiela a tenté de répondre à cette question que tous les amateurs d’art se sont déjà posés – toutes disciplines confondues. Le duo s’est entouré de 125 artistes peintres pour mener à bien ce projet pharaonique : réaliser le premier film entièrement peint à la main ! Il leur a fallu 7 ans de travail et 65.000 tableaux pour achever cette oeuvre aux ambitions démesurées. Au total, ce sont près de 130 tableaux qui défilent et s’animent au gré d’une histoire aussi intrigante que la psyché de Van Gogh.
Un anti-biopic
Outre son esthétique flamboyante, le film de Kobiela et Welchman se démarque des autres biopics déjà réalisés sur le peintre par sa narration. Plutôt que d’adopter la narration linéaire (Ray), Kobiela a préféré s’inspirer du plus grand film de tous les temps : Citizen Kane. Armand Roulin est chargé d’apporter en mains propres la dernière lettre du peintre à son frère Theo Van Gogh, habitant Auvers-sur-oise. Dans cette petite ville du nord, le jeune parisien croisera les modèles du célèbre peintre, recueillant ainsi une série de témoignages qui lui permettront de brosser un portrait plus contrasté que celui de génie suicidaire. Des confessions habillées par des flashbacks en noir et blanc où Van Gogh est un souvenir d’outre-tombe. Ce contraste entre les couleurs vives et oniriques des toiles du maître – qui plantent le décor du présent – et les souvenirs gris pierre de ses vieux amis renforcent l’aura de mystère qui plane sur la psyché véritable du peintre hollandais.
Une mort suspecte…
La Passion Van Gogh a beau être un film honorant la mémoire d’un des plus grands peintres de tous les temps, il n’en est pas le protagoniste principal. Sa présence imprègne l’univers du film, mais le « héros » est bel et bien Armand Roulin, joué par Douglas Booth. Sa quête initiale va très vite se muer en enquête policière : le grand Vincent Van Gogh s’est-il vraiment suicidé ? L’ajout d’une dose de polar est tout à l’honneur de Kobiela : elle permet d’insuffler un peu de dynamisme à ce long-métrage qui aurait pu se suffire à lui-même en jouant la carte de la contemplation. Une approche qui souligne la double fonction des flashbacks : ils ne se résument pas à de vulgaires indications adressées au spectateur ; ce sont des éléments d’intrigue mis au service d’une histoire haletante et mystérieuse – à l’image de l’homme à qui est dédiée ce fabuleux hommage.
Par Matthieu Garcia, le
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