Actuellement, il est de notoriété publique que la pollution de l’air a des effets tragiques sur notre santé. Mais à quel point sommes-nous conscients de la gravité de la situation ?
Pour conscientiser les populations et les gouvernements sur la gravité de la situation, des scientifiques ont réalisé une étude sur la relation entre la pollution atmosphérique et les maladies cardiaques. Pour ce faire, la professeure Barbara Maher de l’université de Lancaster et son équipe ont examiné le tissu cardiaque de 63 jeunes qui sont décédés suite à un accident de la route mais dont la poitrine est restée intacte. La majorité de ces jeunes habitaient à Mexico, là où la pollution atmosphérique est très élevée. La moyenne d’âge de ces jeunes était de 25 ans mais parmi eux se trouvaient également de jeunes enfants dont le plus petit était âgé de 3 ans.
Bien que la recherche, publiée dans la revue Environnemental Research, n’était qu’à un stade préliminaire, ses résultats et ses implications sont hautement alarmants.
Des nanoparticules qui envahissent le cœur et le cerveau des enfants
Les chercheurs ont effectivement découvert que les particules toxiques infiltraient aussi bien le système organique des adultes que des enfants. Toutefois, chez les jeunes, les effets de la pollution de l’air sont plus ravageurs que chez les adultes.
Parmi les sujets étudiés, le plus jeune, un enfant âgé de 3 ans, présentait des dommages critiques au niveau des muscles cardiaques. En effet, de minuscules particules, ou nanoparticules, riches en fer ont été découvertes sur son cœur. A noter que ces nanoparticules sont propagées dans l’air par les gaz sortant des industries et des véhicules.
Au vu de ces découvertes, Maher a déclaré que « pour les très jeunes, il est désormais évident que le cœur et le cerveau sont endommagés à un stade très précoce ». En effet, l’équipe de chercheurs a découvert une particule qui pouvait endommager le cœur et le cerveau. Les sujets étudiés présentaient d’ailleurs des signes montrant que leurs organes avaient commencé à être endommagés par ces nanoparticules.
Nous respirons presque tous un air pollué
Au cours de la recherche, les scientifiques ont essayé de déterminer le nombre de nanoparticules présentes dans le corps des jeunes participants et d’observer quelle partie du corps était le plus à risque d’être endommagée par ces polluants atmosphériques.
Il en a résulté que les particules trouvées dans le corps des jeunes variaient de 2 à 22 milliards de nanoparticules par gramme de tissus séchés. En d’autres termes, les jeunes habitant Mexico avaient 2 à 10 fois plus de nanoparticules dans le corps que les jeunes habitant les autres villes. Néanmoins, le message des scientifiques est clair : ces résultats doivent alarmer tous les pays du monde.
Les chercheurs déclarent effectivement que l’abondance de ces nanoparticules présentait un problème d’une gravité majeure pour la santé publique et qu’il était urgent de prendre des mesures en conséquence. L’Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs annoncé que plus de 90 % de la population mondiale vit avec un air toxique et a qualifié la pollution de l’air d’« urgence de santé publique ».
Des mesures drastiques devraient être prises
Plusieurs expérimentations en laboratoire ont démontré que les nanoparticules endommageaient sérieusement les cellules humaines. Pour Maher, le lien entre la présence de ces minuscules particules et des maladies cardiovasculaires est désormais établi. Elle explique que les nanoparticules riches en fer s’introduisent dans les composants sous-cellulaires du tissu musculaire du cœur, et plus précisément, à l’intérieur de la mitochondrie qui l’endommage et affecte son fonctionnement. Pour rappel, les mitochondries sont les organites qui servent à pomper l’énergie et ce sont également elles qui assurent que le cœur fonctionne normalement.
Marx Miller, un expert des effets cardiovasculaires de la pollution de l’air de l’université d’Edimbourg mais qui n’a pas participé à l’étude, a déclaré que plusieurs efforts doivent être mis en œuvre pour réduire immédiatement l’impact de ces nanoparticules sur notre organisme. Il avance qu’il est urgent de réduire l’émission de ces particules en diminuant le nombre de véhicules sur les routes et en incitant les gens à marcher ou faire du vélo pour se déplacer sur de courtes distances.
Mais cela suffira-t-il à régler le problème ? Qu’en pensez-vous ?
Par Micka Hanitrarivo, le
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