“Il est interdit d’interdire” : voici un exemple parfait de paradoxe. Ces dilemmes sont parfois très difficiles voire impossibles à résoudre. Si vous aimez les énigmes et les réflexions sans fins, celle-ci devrait vous plaire. Connaissez-vous le paradoxe du crocodile ? C’est une torture pour vos méninges.
Le paradoxe du crocodile
Voici le paradoxe du crocodile : un bébé a été capturé par un crocodile. Le crocodile dit alors à la mère : “Si tu devines ce que je vais faire, je te rends le bébé, sinon je le dévore.” La mère répond alors : « Tu vas le dévorer ! »
Si on considère que le crocodile tient parole, il se trouve alors face à un dilemme. Si le crocodile voulait dévorer l’enfant, la mère aurait deviné juste et le crocodile, selon sa promesse, devrait rendre l’enfant. De fait, la proposition de départ de la mère serait donc fausse ! Mais si le crocodile n’avait pas l’intention de dévorer le bébé, la mère s’est trompée et le crocodile doit alors dévorer le bébé ! Or, s’il dévore le bébé, ce n’est pas ce qu’il avait l’intention de faire et ne tient pas parole…
Que doit faire le crocodile ? Dans ces deux cas, il ne peut pas tenir sa parole et se trouve face à un paradoxe.
Un dilemme impossible
Ce sophisme a ainsi été rapporté par Quintilien dans son Extrait d’Institution oratoire, auteur latin du 1er siècle.
Le célèbre auteur des Aventures d’Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll décortique et propose sa solution pour ce problème : si le crocodile dévore le bébé, la mère avait dit vrai dans ce cas, et le crocodile manque donc à sa parole. S’il rend le bébé, la mère s’est trompée et le crocodile manque également dans ce cas à sa parole. Dans les deux cas, l’animal manque à sa parole, et ne pouvant satisfaire son sens de l’honneur, l’auteur ne doute pas qu’il va agir selon sa nature !
Cette énigme est assez ancienne et a été référencée par un philosophe allemand, Carl von Prantl, en 1855 ; elle implique une logique assez tordue qu’on retrouve dans d’autres paradoxes. Le paradoxe du menteur repose par exemple sur ces propositions : « un homme déclare « Je mens ». Si c’est vrai, c’est faux. Si c’est faux, c’est vrai. »…
Par Frida Hussain, le
Source: Curiosity
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C’est pourtant simple. Je rejoins l’avis de Lewis Carroll, qui a certainement cogité plus longtemps que moi sur ce problème. L’énoncé ne prend pas en compte la possibilité d’extension du cadre. Je m’explique. L’enjeu principal est certainement la survie ou non de l’enfant. Mais personne n’interdit d’inclure la survie de la mère dans le scénario. Elle est à la fois témoin et acteur de ce drame. La nature du crocodile l’inciterait à agir de la sorte : manger d’abord la mère. C’est le choix gagnant pour le crocodile. Ainsi la mère n’a pas deviné l’action du crocodile. Et perdant son pari, elle l’autorise donc implicitement à manger ensuite l’enfant. Accessoirement, le crocodile n’y gagne pas qu’un repas. Il se préserve aussi d’une perte d’honneur puisqu’il fait disparaître le seul témoin. Il pourrait même se permettre de l’en blâmer. N’est ce pas là l’attitude de certains?
Je vois que Wil Aime inspire plus d’un ^^
#LeGendreIdeal