On se moque souvent des gens qui se plaignent de s’être coupés avec du papier. Pourtant, il s’agit d’une blessure plus fréquente et plus douloureuse qu’on ne le pense. Ce qu’il faut savoir à propos des coupures de papier, c’est que certains papiers coupent plus que d’autres. Des chercheurs ont notamment trouvé à quelle épaisseur un papier est le plus coupant.
Pourquoi les coupures de papier sont parfois si douloureuses ?
Dans un monde où le numérique prend de plus en plus de place, les coupures de papier deviennent moins fréquentes. Quoi qu’il en soit, cela reste quelque chose de très courant qui peut arriver à tout le monde. Alors que certaines personnes considèrent les coupures de papier comme une blessure mineure avec une douleur à peine perceptible, d’autres affirment que la douleur causée par une coupure de papier est absolument atroce. Il y a une part de vérité dans un cas comme dans l’autre.
En fonction de l’endroit où le papier a coupé, cela peut faire très mal. C’est notamment le cas lorsqu’on se coupe le bout d’un doigt. Le corps humain est doté de nombreux nerfs répartis dans tout le corps. Cela est dû au fait que le bout des doigts est doté de terminaisons nerveuses densément concentrées. Ces nerfs étant situés dans l’épiderme – la couche la plus externe de la peau – même une microcoupure de papier peut couper les terminaisons nerveuses, ce qui fait ressentir une douleur intense.
Angle, épaisseur ou type de papier : les facteurs qui rendent les papiers tranchants
Si l’on sait ainsi pourquoi une coupure de papier peut faire aussi mal, il est également intéressant de savoir comment un simple bout de papier qui se déchire si facilement peut être aussi tranchant. En fait, il existe une épaisseur optimale à laquelle un papier devient le plus tranchant. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université technique du Danemark se sont penchés sur ce sujet. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Physical Review E, ce sont les feuilles de papier d’une épaisseur d’environ 65 microns qui sont le plus susceptible d’infliger une coupure.
Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont rassemblé différents produits en papier – des mouchoirs, des feuilles de magazines, des pages de livres, du papier d’imprimante, du papier-photo, des Post-it et des cartes de visite – et les ont testés avec de la gélatine balistique (utilisée pour simuler l’épiderme). Cela leur a permis de constater que la solidité et l’épaisseur du papier, ainsi que l’angle utilisé lors de la coupe, sont les principaux facteurs en jeu lors du découpage de la peau.
Les chercheurs ont également constaté que les types de papier les plus fins étaient peu susceptibles de provoquer une coupure, car ils avaient plutôt tendance à se gondoler. D’un autre côté, les types de papier épais provoquaient rarement des coupures, car leur surface était trop étendue. Il restait ainsi les papiers ni trop épais ni trop fins, comme ceux utilisés pour les journaux ou les impressions matricielles. Les autres coupables courants étaient les Post-it, les magazines imprimés et le papier de bureau. En ce qui concerne l’angle, les chercheurs ont noté que pour provoquer des coupures, le papier devait être légèrement incliné. Par ailleurs, de rares décorations en papier du XVIIe siècle ont été découvertes sous un pensionnat londonien.