Le pangolin, unique mammifère à écailles au monde, est victime d’une chasse illégale exponentielle. Il vient enfin d’être placé parmi les espèces protégées. Une bonne nouvelle donc, mais qui ne mettra malheureusement pas un terme au calvaire de l’animal.
Les 8 espèces existantes de pangolins ont été inscrites dans l’annexe I de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), interdisant le commerce des espèces menacées. Et il était temps. Petit mammifère insectivore évoluant en Afrique et en Asie, le pangolin est traqué par les chasseurs. Pourquoi ? Sa chair, ses os et ses organes sont particulièrement prisés des gourmets chinois. Ses écailles en kératine, elles, auraient des vertus thérapeutiques.
Jusqu’alors, le commerce des pangolins était légal et règlementé. Mais le succès macabre de l’animal en Chine a rendu son trafic très rentable, il peut ainsi se vendre jusqu’à 1 000 dollars l’unité. Un appât du gain qui a bien entendu attiré les braconniers. En effet, en plus d’être extrêmement prisé, le pangolin est une proie facile : il pèse moins de 20 kilos et se roule en boule lorsqu’il se sent menacé. Résultat : l’insectivore est l’une des espèces les plus menacées au monde.
La décision, prise le mercredi 29 septembre à Johannesburg en Afrique du Sud, a été saluée par les associations de défenses des animaux. « C’est une immense victoire et une rare bonne nouvelle », s’est réjouie Ginette Helmey, chef de la délégation de l’organisation mondiale de protection de la nature WWF. Cette dernière prie d’ailleurs les 182 États membres de la Cites de « faire appliquer rapidement la décision ».
Même si cette nouvelle est encourageante, elle ne mettra pas un terme au braconnage. Elle rendra toutefois le trafic criminel plus difficile. Mais comme on le remarque avec les éléphants ou les rhinocéros, les espèces protégées ne sont pas à l’abri du trafic illégal.
Cette décision va également permettre de renforcer les lois nationales pour la protection de cette espèce. Même si le chemin est encore long, on espère que grâce à cette bonne nouvelle, le pangolin va pouvoir prospérer et que peut-être, à terme, il ne sera plus considéré comme une espèce en voie d’extinction.
Par Mathilde Rochefort, le
Source: Popular Science
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