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Oui, la foudre peut frapper sans éclair ni tonnerre : ce que les scientifiques viennent de découvrir est fascinant

Éclairs multiples frappant une ville pendant un orage nocturne
Des éclairs illuminent le ciel nocturne au-dessus d’une ville, révélant la puissance d’un orage – DailyGeekShow.com

Et si je vous disais qu’un éclair pouvait surgir sans lumière ni bruit ? Pas un flash. Pas un grondement. Rien. Pourtant, ce phénomène existe. Des chercheurs américains viennent de le prouver. Et croyez-moi, c’est aussi passionnant qu’inattendu.

Des éclairs nés de l’espace : comment des particules cosmiques déclenchent des orages invisibles

Quand on pense à un orage, on imagine des nuages sombres, des éclairs brillants, puis le tonnerre qui claque. Mais parfois, aucun de ces signes ne se manifeste. Pourtant, une décharge électrique se produit bel et bien au cœur du nuage.

Des scientifiques de l’université de Penn State ont mis en lumière un phénomène étonnant. Il commence par l’arrivée de particules cosmiques très rapides, comme des protons venus de l’espace. Lorsqu’elles frappent l’atmosphère, elles provoquent une cascade d’électrons accélérés.

Ensuite, ces électrons percutent les molécules d’azote ou d’oxygène dans l’air. Résultat : ils émettent des rayons X et gamma très énergétiques. Ce rayonnement suffit parfois à déclencher une décharge électrique, sans le moindre éclair visible.

Ce phénomène s’appelle Terrestrial Gamma-ray Flash (TGF). Il a été observé pour la première fois dans les années 1990. Depuis, les chercheurs ont progressé, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils en comprennent enfin les mécanismes.

Pourquoi ces éclairs échappent à nos yeux, nos oreilles… et même à nos radars météo

Alors, pourquoi ces décharges restent-elles invisibles ? D’abord, parce qu’elles sont très brèves et très localisées. Parfois, elles ne s’étendent que sur quelques dizaines de mètres dans un nuage.

Ensuite, le rayonnement produit est souvent trop faible pour générer un éclair visible. Et l’onde sonore, autrement dit le tonnerre, ne se forme pas si l’énergie est insuffisante.

Autre point important : ces décharges durent moins d’une milliseconde. Un battement de cil. Impossible à percevoir sans instruments très sensibles.

Pourtant, on en détecte entre 50 et 500 par jour dans le monde. Et même si elles sont invisibles pour nous, elles pourraient avoir un impact sur les avions, les satellites, ou encore les communications radio.

Victor Pasko, professeur de génie électrique à Penn State, le résume parfaitement :

« Cette réaction en chaîne peut se produire dans des zones très petites et avec une intensité variable. Elle émet parfois juste assez de rayons X pour être captée, tout en restant presque invisible et silencieuse. »

En d’autres termes, ces éclairs fantômes peuvent surgir d’endroits qui semblent parfaitement calmes. Aucun éclair. Aucun bruit. Et pourtant, un orage silencieux se joue à haute altitude.

Une découverte qui redéfinit la météo, la foudre et l’influence des particules cosmiques

Ces mini-éclairs montrent que l’atmosphère nous cache encore bien des choses. Ce que l’on prenait pour un simple nuage calme peut, en réalité, héberger des phénomènes violents mais imperceptibles.

Grâce à leur modèle mathématique, les chercheurs ont réussi à reconstituer, étape par étape, les conditions nécessaires au déclenchement de ces décharges. Ils ont croisé des données satellites, des mesures en avion et des relevés au sol. Une véritable enquête scientifique.

Ce qu’ils décrivent, c’est une réaction en chaîne électromagnétique, alimentée par des particules venues de l’espace. Le tout reste silencieux, discret, mais électriquement très actif.

Par conséquent, cette découverte change notre regard sur les orages. Elle nous rappelle que tout ce qui est invisible n’est pas inactif.

Un ciel paisible peut dissimuler un ballet d’électrons et de rayons X. Des phénomènes que l’œil humain ne perçoit pas, mais que la science, petit à petit, parvient à décoder.

Et si ces éclairs fantômes sont encore méconnus aujourd’hui, ils pourraient demain réécrire notre manière de prévoir les orages, de surveiller l’espace aérien, voire de mieux comprendre notre propre planète.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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