Les derniers chiffres de l’Observatoire national pour la biodiversité montrent que les oiseaux, les chauves-souris et les saumons disparaissent à un rythme vertigineux en France.
30 % d’espèces d’oiseau disparues entre 1989 et 2017
Depuis mars 2018 et l’étude choc dévoilée par le CNRS et le Muséum d’histoire naturelle qui avait révélé le déclin « vertigineux » des oiseaux des campagnes (un tiers d’alouettes des champs disparues en 15 ans, moins 60 % de moineaux friquets depuis 10 ans…), on savait déjà que les oiseaux des campagnes disparaissaient à un rythme assez effrayant. Un constat qui vient d’être confirmé le 18 juin 2018 par l’Observatoire national pour la biodiversité (ONB), un projet participatif piloté par l’AFB, qui agrège les données sur le vivant récoltées par des dizaines d’organismes en métropole et en Outre-Mer, et qui a dévoilé un rapport dans lequel les chercheurs ont constaté une chute du nombre d’oiseaux, mais aussi du nombre de chauves-souris ou encore de saumons.
« Les espèces d’oiseaux des milieux agricoles ont disparu à un rythme assez effarant depuis 30 ans », commente Julien Massetti, chef de projet à l’AFB. Il décrit une baisse de ces espèces de 30 % entre 1989 et 2017. L’étude révèle également que ce déclin touche aussi les oiseaux des villes (comme les moineaux parisiens), et même les oiseaux « généralistes » (ceux qui vivent dans tous types de milieux).
« Près d’une espèce vivante sur trois est en danger de disparition »
Mais ce que révèle surtout ce nouveau rapport, c’est que les oiseaux sont loin d’être la seule espèce touchée par cette disparition vertigineuse : selon l’ONB, « Métropole et Outre-Mer confondus, près d’une espèce vivante sur trois est en danger de disparition ». À titre d’exemple, les effectifs de chauves-souris, mammifères insectivores, ont diminué de près de 40 % en Métropole en dix ans. De son côté, le saumon atlantique, qui se reproduit dans une cinquantaine de fleuves et rivières français, (Rhin, Loire, Garonne, Dordogne), a vu son nombre passer de 100 000 au 19e siècle à moins de 1000 aujourd’hui dans la Loire, soit un effectif « en dessous du seuil minimum pour assurer le maintien des stocks », précise l’AFB.
L’origine de ces disparitions en masse selon l’AFB ? L’utilisation des pesticides par l’agriculture, qui met en danger la vie de de 180 000 espèces sur le territoire français. Le rythme « élevé » de l’artificialisation des sols est également mis en cause : entre 2006 et 2015, la métropole a perdu près de 600.000 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels, soit l’équivalent d’un département comme la Seine-et-Marne, remplacés principalement par des surfaces goudronnées.
Par Clément Bouillé, le
Source: Sciences et Avenir
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