
Vous l’aurez peut-être remarqué. Aujourd’hui, les oiseaux chantent nettement plus longtemps qu’avant. Selon une nouvelle étude, la pollution lumineuse en serait en grande partie responsable.
Éclairages arficiels
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs américains ont analysé 2,6 millions de chants d’oiseaux émis durant la journée. Ces enregistrements provenaient du projet BirdWeather, impliquant de petits dispositifs bioacoustiques installés dans les jardins de volontaires, qui fournissent aux chercheurs une mine d’informations.
Couvrant 583 espèces diurnes, ces données ont révélé que les oiseaux vivant dans les zones où les niveaux d’éclairage artificiel étaient les plus importants chantaient quotidiennement 50 minutes de plus. Par rapport aux populations rurales, leurs gazouillis démarraient en moyenne 18 minutes plus tôt et prenaient fin 32 minutes plus tard.
Globalement, les espèces les plus impactées sont celles qui possèdent des grands yeux, qui nichent à découvert et dont les aires de répartition sont les plus vastes. Les effet de la pollution lumineuse semblaient également plus marqués durant la saison de reproduction.
À ce stade, les conséquences de cet allongement restent floues. S’il est possible que des périodes d’activité plus longues affectent négativement la santé des oiseaux, elles pourraient également favoriser la recherche de nourriture et se traduire par un meilleur rendement reproductif. D’après l’équipe, un temps de repos quotidien réduit pourrait notamment être compensé par un sommeil de meilleure qualité, ou unihémisphérique (quand une moitié du cerveau reste en éveil).

Un phénomène mondial
On estime que 80 % de la population mondiale est aujourd’hui exposée à la pollution lumineuse. Associé au déclin de plusieurs populations d’insectes, ce phénomène perturbe les schémas de migration des oiseaux, et affecte également la reproduction des tortues de mer et les premiers pas de leur progéniture.
« Restaurer l’obscurité de nos nuits constitue un défi majeur pour la conservation des espèces et exige une coopération à l’échelle mondiale », concluent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science.
En Islande, la pollution lumineuse désoriente les jeunes macareux. Secourus par les locaux, ceux-ci sont ensuite jetés des falaises, pour une bonne raison.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: pollution lumineuse, oiseau
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux