Selon ces nouvelles recherches, lorsque vous nourrissez les oiseaux dans votre jardin, vous leur assurez non seulement une source de nourriture supplémentaire, mais contribuez également à aider leur progéniture à combattre les parasites. Explications.
Des bénéfices notables
Présentée dans le Journal of Applied Ecology, cette nouvelle étude dirigée par Sarah Knutie, professeure adjointe d’écologie et de biologie de l’évolution à l’université de Cologne, montre que le fait de nourrir les merlebleus peut avoir un impact significatif sur les mouches parasites des nids, dont les larves se repaissent du sang des oisillons. Bien que les petits merlebleus puissent supporter des charges élevées de parasites sans que cela n’engendre d’effets négatifs significatifs sur leur survie et leur croissance, les chercheurs pensent que les grandes quantités de sang qu’ils perdent pourraient avoir des conséquences sur le long terme.
« Les merlebleus n’avaient pas de réponse immunitaire détectable contre les mouches parasites », avance Knutie. « J’ai cherché à savoir si le fait de donner de la nourriture à ces oiseaux pouvait influencer leur réponse immunitaire contre le parasite, et s’il y avait un moment particulier durant la saison de reproduction où une alimentation complémentaire se révélait la plus efficace. » Pour ce faire, la scientifique, aidée de son père, a installé 200 nichoirs dans le nord du Minnesota et a ensuite contrôlé régulièrement chacun d’entre eux afin de vérifier la présence d’œufs d’oiseaux.
Lorsque les œufs ont éclos, la chercheuse a commencé à nourrir certains des oiseaux avec des vers de farine vivants. La croissance et le taux de survie des oisillons ont ensuite été évalués jusqu’à ce que ces derniers prennent leur envol, et le nombre de parasites contrôlé après qu’ils ont quitté le nid. À l’issue de l’expérience, il s’est avéré que les oisillons qui avaient été nourris par la chercheuse présentaient un taux de survie global plus élevé et avaient également perdu un volume de sang beaucoup plus faible que les autres.
Augmenter l’apport alimentaire stimulerait largement la réponse immunitaire face aux parasites
« Lorsque les oisillons n’étaient pas supplémentés, je comptais jusqu’à 125 mouches parasites dans un seul nid », précise Knutie. « Chez les oisillons nourris je n’en ai trouvé que très peu, voire pas du tout. Ces résultats suggèrent que la supplémentation alimentaire pourrait améliorer la capacité des oiseaux à tuer ces parasites », ajoute-t-elle. En se penchant sur la réponse des anticorps chez les oisillons, la chercheuse a en effet constaté que chez les sujets non supplémentés, la réponse était faible voire nulle, tandis qu’elle se révélait particulièrement élevée chez les spécimens qu’elles avait nourris, et se traduisait par un nombre bien plus faible de parasites.
En parallèle, son équipe a cherché à savoir si cette réponse immunitaire pouvait être liée au microbiote intestinal des oiseaux, et a constaté de légères variations dans sa composition chez les oiseaux supplémentés. « L’abondance relative des espèces de Clostridium était beaucoup plus élevée chez les oiseaux supplémentés, et il y avait des corrélations avec les niveaux d’anticorps et les parasites. Plus de Clostridium se traduit par plus d’anticorps et moins de parasites », estime Knutie, qui ajoute toutefois que corrélation ne signifie pas causalité, et que les chercheurs doivent encore approfondir la question du rôle du microbiote intestinal dans la médiation d’une réponse immunitaire chez les merlebleus.
Pour la chercheuse, les différences constatées chez les oiseaux supplémentés pourraient être dues au fait que ces derniers disposent de davantage de ressources nutritives à consacrer à la mise en place d’une réponse immunitaire précoce, et donc plus efficace. « Si augmenter l’apport alimentaire stimule la réponse immunitaire des oisillons face aux parasites, le faire tôt durant la saison de reproduction pourrait vraiment aider les oiseaux », conclut-elle.
Par Yann Contegat, le
Source: Phys.org
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Cela contribue aussi à faire des oiseaux des assistés qui ne recherchent plus leur nourriture et qui ne migrent plus.
Ce qui apparait comme un geste sympathique peut à terme devenir une catastrophe écologique.