Les activités humaines continuent de menacer notre planète. Lundi 31 mai, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) annonçaient que le nombre d’oiseaux en France avait chuté de près d’un tiers en l’espace de trente ans.
La situation ne s’améliore pas
Des ornithologues bénévoles ont suivi l’évolution des populations de 123 espèces d’oiseaux les plus communes en France entre 1989 et 2019. En 2018, les scientifiques évoquaient « un niveau proche de la catastrophe écologique ». Aujourd’hui, ils ne sont malheureusement pas plus optimistes. Le bilan dévoilé lundi dernier indique que sur les 123 espèces suivies, 43 sont en déclin et 32 sont en expansion.
Les populations d’oiseaux des milieux agricoles ont notamment chuté de 29,5 % et les populations d’oiseaux des milieux urbains ont diminué de 27,6 %. « Malheureusement, nous n’avons pas eu de surprise à l’heure de dresser le bilan. On voit chaque année que les populations d’oiseaux spécialistes, c’est-à-dire qui se débrouillent bien dans un type d’habitat particulier, s’effondrent. C’est désolant de se dire que les alertes ou les mesures qui ont été prises ne suffisent pas », a indiqué Benoît Fontaine, le coordinateur du programme Suivi temporel des oiseaux communs pour le Muséum et l’OFB.
Les causes de ce déclin
Les ornithologues indiquent que des oiseaux familiers des villes comme les hirondelles ou les moineaux friquets sont en fort déclin. Cela est principalement lié à l’artificialisation toujours plus forte, la pollution et la rénovation des bâtiments. En ville, les cavités dans lesquelles certaines espèces nichent sont notamment détruites. La situation dans les forêts est moins alarmante, avec une baisse des effectifs de 10 % en 30 ans.
En revanche, la situation est plus inquiétante dans les milieux agricoles. L’alouette des champs et les perdrix ont par exemple perdu le tiers de leur population en 30 ans. « Le modèle agricole intensif développé après-guerre et encouragé par la PAC est en grande partie responsable, pour avoir fait disparaître ou transformé leurs habitats et pour avoir diffusé massivement des produits chimiques, dont les pesticides, en particulier les néonicotinoïdes », ont indiqué les scientifiques.
Heureusement, plusieurs solutions seraient efficaces contre ce déclin. La LPO et le MNHN demandent l’arrêt de l’utilisation massive et déraisonnée des pesticides, un soutien efficace à l’agroécologie, une réduction de l’artificialisation des sols ainsi qu’un soutien à la stratégie nationale des aires protégées.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: France bleu
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