Nobunaga’s Ambition est une série de jeux de stratégie tour par tour d’origine japonaise qui fait fureur au pays du Soleil-Levant. Chose très rare ici en Europe, la série est présente sur console de salon, et ce depuis 1983. Prenant place uniquement au Japon médiéval, les développeurs se tournent petit à petit vers le marché européen et c’est tant mieux ! SooGeek revient avec vous sur cette saga de jeu magistrale.
Nobunaga a lieu pendant la période Sengoku du Japon féodal. Comme le titre l’indique, le joueur est chargé de réaliser la mission du seigneur de guerre Oda Nobunaga : la conquête et l’unification du Japon. Le joueur peut choisir parmi quatre scénarios de la campagne, y compris « bataille pour l’Orient » (à partir de 1560), « Les luttes des pouvoirs Daimyo » (1560), « l’ambition » (1571), et « Route vers l’unification » (1582). Dans chaque scénario, le joueur doit allouer des ressources pour élever une force militaire capable de combattre, fournir une économie productive pour soutenir l’expansion à la fois civile et militaire, et de soutenir les paysans afin de garder leur respect et leur loyauté.
Le gameplay fonctionne à tour de rôle, à chaque tour sur la carte de campagne correspond une saison, et chaque tour pendant une bataille correspond à un jour. Le joueur peut remporter la victoire militaire grâce à de nombreux moyens, parmi lesquels : forcer la retraite de l’ennemi, détruire l’unité de commandement ennemie ou prolonger la bataille jusqu’à ce que la force d’opposition ait épuisé ses approvisionnements.
Le joueur peut faire beaucoup de choses au cours de la campagne, telles que transférer des soldats entre les fiefs, aller à la guerre, augmenter les impôts (ce qui provoque une diminution de la fidélisation de la paysannerie et qui peut conduire à la rébellion), transférer du riz ou de l’or à un autre fief, faire face à des inondations (qui diminuent la productivité), faire un pacte de non-agression ou arranger un mariage, cultiver ses terres (ce qui augmente la productivité, mais diminue la fidélité paysanne), utiliser un marchand (permet d’acheter/vendre du riz, emprunter des fonds, ou acheter des armes), recruter des officiers militaires ou des agents ninja, former l’armée (qui augmente l’efficacité de combat), espionner un rival, développer une ville (ce qui augmente les taxes perçues, mais diminue la fidélité paysanne), donner de la nourriture/riz aux paysans/soldats (pour remonter le moral), kidnapper des paysans des daimyo rivaux, allouer des forces militaires aux alliés, récupérer sa force (même un daimyo peut tomber malade),et encore une foule de choses.
Si tous les épisodes précédents étaient uniquement en japonais, le dernier en date Sphere of Influence a le mérite d’être traduit en anglais et d’être disponible sur Steam, mais on est encore bien loin d’un jeu totalement prêt pour le marché européen. Pourtant celui-ci reste sublime non seulement dans son fond mais aussi dans sa forme. Il propose par exemple des centaines de portraits uniques pour chaque général et personnage du jeu. Une vraie merveille et un bonheur pour les yeux.
Dommage que le dernier jeu en date ne soit pas disponible en français. On se contentera donc de l’anglais en espérant que les prochains jeux de la franchise verront aussi le jour sur notre continent. Ça serait dommage de se priver de jeux avec une telle profondeur et une telle direction artistique. Seriez-vous prêt à jouer à ce jeu même dans la langue de Shakespeare ?
Par Camille Allard, le