Écrivain de romans et de comics, mais aussi de séries et de films, Neil Gaiman est l’une des plumes anglaises les plus visibles depuis le début du millénaire. Il explore tout au long de ses livres les thèmes de l’amour, de la famille et de la magie de la vie. Mais ce qui rend sa carrière aussi unique, c’est la diversité de ses expériences et ses nombreuses collaborations avec d’autres artistes. Lumière sur un artiste phare de notre époque.
Né le 10 novembre 1960, Neil passe son enfance à East Grinstead dans le sud de l’Angleterre. Il lit déjà parfaitement à l’âge de quatre ans et se passionne pour la lecture. Même s’il n’est pas un élève particulièrement motivé ou doué à l’école, il maintient une certaine avance sur ses camarades en lisant les manuels en entier dès le début d’année. Pour ses sept ans, il reçoit en cadeau Les Chroniques de Narnia de C. S. Lewis et s’extasie devant le style de l’auteur en rêvant un jour de pouvoir faire la même chose. À 10 ans, il découvre les histoires de Dennis Wheatley qui le marquent à jamais avant de plonger dans l’univers du Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien. Il passe son temps à relire les deux premiers volumes en boucle sans avoir accès au dernier. En gagnant un petit prix de lecture à l’école, il a enfin l’occasion de rentrer en possession du troisième volume.
Les autres grandes lectures qui forment l’identité culturelle de Neil durant son adolescence prennent dans les meilleurs, avec entre autres Lewis Carroll, Mary Shelley, Edgar Allan Poe et Harlan Ellison. Il débute une carrière dans le journalisme et fait beaucoup d’interviews et de critiques littéraires en espérant se faire des connexions qui lui permettraient d’être publié dans le futur. À ses 24 ans, il publie une nouvelle, Featherquest dans un magazine fantasy, Imagine Magazine. C’est aussi durant cette année qu’il s’immerge dans le monde des comics après avoir lu des numéros d’Alan Moore (Watchmen, V for Vendetta). Son premier livre est une biographie du groupe Duran Duran, qui sort alors qu’il écrit pour différents magazines anglais sous des pseudonymes divers et variés.
Après une première grande collaboration avec Terry Pratchett sur De bons présages (Good Omens) en 1990, il se lie d’amitié avec Alan Moore et commence à écrire pour des comics en reprenant Marvelman puis 2000 AD. Il écrit ensuite trois histoires avec son ami dessinateur Dave McKean, qui pousse DC Comics à vouloir l’engager en 1987. Ici, il reprend le vieux personnage de Sandman, un personnage sans âge et incarnation de Dream, présent dans de nombreuses mythologies dont Gaiman s’inspire d’ailleurs énormément pour l’écriture de l’histoire. Plus tard, il écrit l’histoire de la grande soeur du personnage : Death. Il continue les collaborations avec les grands noms du monde du comics et travaille ensuite pour Marvel avant de revenir chez DC pour écrire une histoire de Batman.
Mais bien sûr, ce qui fait la renommée de Neil Gaiman aujourd’hui, c’est surtout sa carrière de romancier. Son premier roman Stardust fait encore plus connaître son nom dans le monde de l’écriture, mais c’est vraiment avec son best-seller American Gods en 2001 qu’il récolte de nombreux prix et des milliers de fans. Toujours proche des mythologies du monde et du folklore, Gaiman reprend le mythe des tulpa, ces créatures qui existent lorsque l’on croit en elles, mais étant le concept aux dieux et autres créatures mythologiques. Les premiers migrants venus en Amérique apportent ces esprits et ces dieux avec eux, mais au fur et à mesure que le temps passe, les croyances s’éteignent et de nouveaux dieux les remplacent, reflétant la société actuelle et son obsession avec la célébrité, les drogues et les médias.
En 2002, il publie Coraline, un conte noir reprenant la structure et les bases d’Alice au pays des merveilles. Le roman sera adapté au cinéma quelques années après par Henry Selick, réalisateur de L’Étrange Noël de monsieur Jack. En parlant d’étrange, Gaiman poursuit en 2008 avec L’Étrange Vie de Nobody Owens, où un enfant d’à peine deux ans s’échappe de chez lui alors que sa famille est massacrée. Le petit se retrouve dans le cimetière voisin, et ce sont les fantômes des décédés qui vont le recueillir et l’éduquer. Disney et Selick ont d’ailleurs déjà les droits pour en préparer le film ! Son dernier livre à avoir marqué les esprits, c’est L’Océan au bout du chemin, sorti en 2013. Dans ce récit, un homme revient dans la ville où il a grandi pour les funérailles de quelqu’un et se souvient d’événements remontant à plus de 40 ans. Des histoires captivantes et pleines de tendresse.
Reprenant souvent la structure du voyage du héros de Joseph Campbell et puisant dans les grandes références littéraires de l’histoire, Neil Gaiman a le mérite d’apporter sa pierre à l’édifice avec une écriture fascinante et irréprochable. Que ce soit en comics, en romans ou dans ses autres projets, l’auteur est avant tout l’un des grands défenseurs de l’imaginaire contemporain. Un écrivain qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie ! Avez-vous déjà lu une oeuvre de Neil Gaiman ?
Par Florent, le