Des chercheurs chinois ont récemment découvert que l’emploi de nanoparticules de calcium permettait d’affaiblir le mécanisme de défense des cellules cancéreuses, rendant ainsi les traitements à nouveau efficaces.
Combattre la résistance aux médicaments grâce aux nanoparticules
Si la chimiothérapie constitue actuellement l’un des traitements les plus efficaces contre le cancer, les cellules tumorales peuvent développer une résistance aux substances utilisées en produisant une protéine appelée glycoprotéine P (P-gp). Localisée au niveau de la membrane cellulaire, celle-ci va utiliser la molécule adénosine triphosphate (ATP) pour les refouler lorsqu’elles tentent de pénétrer à l’intérieur de la cellule. Un processus pouvant conférer au cancer une multirésistance aux médicaments, rendant par conséquent la chimiothérapie inefficace, et de réduire les taux de survie pour certaines formes de la maladie.
Par le passé, les chercheurs avaient tenté d’éviter cette résistance en ciblant directement la P-gp ou l’ATP, mais n’étaient pas parvenus à le faire de manière efficace ou suffisamment sûre.
Dans le cadre de travaux présentés dans la revue Nano Letters, une équipe de chercheurs de l’université de Zhengzhou s’est appuyée sur des études antérieures ayant montré que les ions calcium pouvaient réduire efficacement les niveaux de P-gp et d’ATP, et a développé une approche novatrice afin de leur permettre de se frayer un chemin à l’intérieur des cellules cancéreuses.
Une importante réduction de la taille des tumeurs sans effets secondaires visibles
Pour ce faire, l’équipe a mis au point des nanogénérateurs d’ions calcium (TCaNG), qui se trouvent être des nanoparticules de phosphate de calcium renfermant un médicament de chimiothérapie appelé doxorubicine, recouvertes de molécules les guidant jusqu’aux cellules tumorales. Une fois les nanogénérateurs à l’intérieur, l’environnement acide entraîne leur désintégration, se traduisant par la libération des ions et du médicament.
Cette approche a offert des résultats particulièrement prometteurs lors d’expériences réalisées sur des cellules cancéreuses cultivées en laboratoire, avec une nette diminution des niveaux d’ATP et de P-gp permettant à la doxorubicine de tuer les tumeurs (y compris celles ayant préalablement montré une résistance aux médicaments). Des tests de suivi sur des souris atteintes de différentes formes de cancer ont mis en évidence une importante réduction de la taille des tumeurs après 21 jours sans entraîner d’effets secondaires visibles.
Les auteurs de l’étude rappellent toutefois que l’approche se trouve encore à un stade précoce de développement, et que des recherches supplémentaires seront nécessaires avant d’envisager des essais sur l’Homme.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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