Le dimanche 29 mars dernier, 97 bébés tortues imbriquées, une espèce en danger critique d’extinction, sont sortis de leurs œufs et ont rejoint la mer en traversant une plage désertée de la région de Paulista, située au Brésil. Une éclosion dans de telles conditions est le résultat d’un répit unique pour la nature qui profite bien du confinement et de l’éloignement des humains.
L’éclosion de 97 tortues imbriquées sur une plage désertée
Le 29 mars dernier, ce sont 97 tortues dites imbriquées (Eretmochelys imbricata), une espèce menacée et protégée, qui sont nées sur la plage de Janga à Paulista, au Brésil, entièrement déserte en raison du confinement imposé pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus. Ces animaux sont aussi appelés tortues à bec de faucon, notamment à cause de leur bec corné.
En temps normal, plusieurs centaines de spectateurs viennent admirer ces éclosions d’œufs de tortues imbriquées. Néanmoins, les habitants n’étant plus autorisés à se rendre sur cette plage, ce sont uniquement les employés de la ville de Paulista qui ont pu assister à ce spectacle. En effet, depuis ce week-end, Paulo Câmara, le gouverneur de l’État, a annoncé qu’il est désormais interdit de se regrouper sur le littoral de Pernambuco.
« En tout, 291 tortues marines sont nées sur la côte de Paulista en 2020, avec 87 tortues vertes et 204 tortues imbriquées. Cette fois, en raison de mesures préventives contre le nouveau coronavirus, la population n’a pas pu suivre de près la naissance« , a rapporté Herbert Andrade, responsable de l’environnement de Paulista.
Une espèce en danger critique d’extinction
Les tortues imbriquées se reproduisent tous les deux à trois ans, notamment dans la région des Caraïbes et au Brésil. Elles vivent dans les eaux tropicales et subtropicales des océans Atlantique, Pacifique et Indien. Elles se nourrissent près des côtes. Adultes, elles mesurent jusqu’à un mètre et pèsent environ 50 kg.
Il s’agit d’une espèce en danger grave d’extinction, selon l’UICN. Ces tortues sont menacées depuis les années 1940 en raison du commerce de luxe de leurs écailles. Aujourd’hui, elles sont menacées par d’autres facteurs, tels que la consommation de viande, la vente de carapaces et des œufs. Elles meurent également facilement dans les filets de pêche. La modernisation des côtes, les constructions et les éclairages sont également des menaces, comme le rapportait en 2009 la CITES. Depuis, 20 % de sites historiques de nidification ont été détruits et 50 % ont en partie disparu. Par ailleurs, la pollution sonore, les déchets plastiques et les produits chimiques accélèrent la destruction de leur habitat naturel.
Par Cécile Breton, le
Source: Geo
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