On pensait l’époque du troc révolue, mais Internet lui a redonné vie ! Deux ingénieurs ont créé un réseau social exclusivement dédié à l’échange d’objets entre internautes. Il n’est plus question d’argent ou de gaspillage mais simplement de gens satisfaits ! DGS vous raconte comment ce projet a vu le jour.
Vincent de Montalivet et Martin Rückert sont les fondateurs de My Recycle Stuff. L’idée leur est venue après avoir travaillé deux ans en tant qu’ingénieurs en gestion dans le milieu du luxe, et après avoir constaté les excès de la politique de consommation et le gaspillage. Vincent a eu le déclic lorsqu’à Noël, ses cousins ont reçu des cadeaux dont ils ne voulaient pas et qu’ils auraient bien aimé s’échanger entre eux. L’ingénieur est arrivé au constat qu’il valait mieux troquer et recycler plutôt que de simplement acheter et jeter.
Le troc est une pratique qui a été abandonnée depuis longtemps dans nos sociétés occidentales, remplacée par l’utilisation de l’argent. Bien qu’il soit considéré comme obsolète, c’est un moyen de donner à un objet ou à un service une valeur tout autre que monétaire, estimée par l’individu lui-même. « Dans ce mécanisme, chacun est maître de la valorisation », explique le fondateur du site. Ce sont les troqueurs qui donnent la valeur qu’ils souhaitent à leurs possessions et qui se mettent d’accord avec les autres. Une télévision peut alors s’échanger contre une collection de livres et chacun y trouve son compte. Une première version de My Recycle Stuff a vu le jour en 2009 et le concept est apparu très limité. Le problème que les créateurs ont nommé « Nécessité de coïncidence des besoins », a mis en évidence les difficultés à trouver deux membres intéressés en même temps par l’échange de leurs objets. Un troqueur devait mettre en ligne au moins dix de ses possessions pour parvenir à finaliser une seule transaction.
Vincent et Martin souhaitent absolument remédier à ce souci et recrutent alors une nouvelle équipe de développeurs tout en étant soutenus financièrement par Oséo dont le but est de créer « un outil de place de marché qui permettrait non plus d’échanger à deux mais à trois, cinq ou dix personnes formant alors un cercle d’échange ». Cette méthode a été baptisée « troc circulaire » et fonctionne de telle manière qu’il est possible pour un membre de recevoir un objet d’une personne mais de donner le sien à une autre et ainsi de suite, jusqu’à ce que la boucle soit bouclée. Un même cercle d’échange réunit parfois jusqu’à 60 troqueurs pour contenter tout le monde.
My Recycle Stuff permet de trouver pratiquement tout ce que l’on souhaite acquérir : meubles de décoration, jeux vidéo, vêtements de toutes sortes, des DVD, des articles de sport, mais aussi de nombreux services comme des cours particuliers. Le phénomène du troc en ligne peut se comparer au modèle de consommation collaborative. Le site fonctionne pleinement depuis septembre 2013 et compte aujourd’hui plus de 5000 membres actifs parmi une communauté de 15 000 personnes. Vincent et Martin ne se reposent pourtant pas sur leurs lauriers et cherchent à s’associer avec d’autres réseaux sociaux pour augmenter la visibilité de My Recycle Stuff.
Nous sommes ravis d’apprendre l’existence d’un réseau basé sur le troc qui fonctionne aussi bien. Nous félicitons ses fondateurs et certains à la rédaction rêvent déjà d’échanger certaines de leur possessions pour acquérir une voiture ou un meuble ancien. Pensez-vous que le troc soit une bonne alternative au système de consommation actuel ?
Par Tristan Blanchard, le
Source: L'Express