De récentes analyses ont mis en évidence une nouvelle mutation inquiétante du variant britannique. Appelée E484K, celle-ci pourrait impacter l’efficacité des vaccins actuellement administrés.
11 échantillons actuellement concernés au Royaume-Uni
Identifié pour la première fois au Royaume-Uni en septembre 2020 et considéré jusqu’à 70 % plus contagieux, le variant B.1.1.7 s’est depuis répandu dans le monde entier et inquiète les autorités sanitaires. En début de semaine, des chercheurs britanniques ont révélé que sur les quelque 214 000 échantillons de ce variant ayant été séquencés génétiquement, 11 d’entre eux présentaient une mutation connue sous le nom de E484K. Cette dernière avait été observée pour la première fois en octobre dernier dans le variant sud-africain du coronavirus, appelé B.1.351.
Suite à la publication de données par différents fabricants de vaccins (incluant Johnson & Johnson et Novavax), ayant mis en évidence une efficacité moindre de ces composés en Afrique du Sud où le variant B.1.351 est dominant, les experts craignent que cette nouvelle mutation, si elle venait à se démocratiser, ait également un impact important sur l’efficacité des vaccins Covid-19 en Europe. Selon les analyses, E484K réduirait la capacité de certains anticorps à neutraliser, ou à inactiver, le virus avant qu’il ne pénètre les cellules humaines.
Toutefois, l’apparition de E484K dans le variant britannique ne signifie pas nécessairement que celui-ci deviendra à la fois plus contagieux et résistant. Selon le New York Times, il est en effet possible que cette nouvelle mutation n’affecte pas le variant britannique de la même façon que son pendant sud-africain, étant donné que l’impact de chaque mutation sur une souche donnée dépend de la composition génétique précise de ladite souche, et donc de l’ensemble des autres mutations qu’elle porte.
Une mutation susceptible de favoriser la réinfection
Également détectée dans les nouveaux variants brésiliens, cette mutation se produit au niveau du domaine de liaison au récepteur (RBD), via lequel le virus s’arrime initialement aux cellules humaines. Les anticorps neutralisants empêchant le virus de pénétrer dans les cellules se fixant également à cet endroit, des changements dans le RBD peuvent rendre l’identification des variants présentant la mutation E484K plus difficile pour ces derniers. Par conséquent, ceux-ci pourraient être plus susceptibles de se propager au sein des populations ayant déjà contracté le Covid-19 « classique ».
« Dans des contextes où il existe une certaine immunité face au virus, la mutation pourrait favoriser la réinfection de personnes ayant préalablement développé des anticorps », note le biologiste britannique Nicholas Davies, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Toutefois, les échantillons de B.1.1.7 présentant la mutation E484K semblent encore très rares, et rien ne permet pour l’instant d’affirmer qu’elle décollera au Royaume-Uni. »
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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