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Le mur de Trump ne va pas seulement séparer des familles : il va aussi détruire l’environnement

Le Mur que souhaite faire construire Donald Trump fait une nouvelle fois parler de lui. Le président américain a en effet obtenu l’autorisation de l’ériger, et ce, en dérogeant aux lois en vigueur sur l’environnement. Une décision controversée qui pourrait nuire à des dizaines d’espèces animales. 

CONSTRUIRE EN OUTREPASSANT LES LOIS

Actuellement, sur les 3200 kilomètres constituant la frontière entre les États-Unis et le Mexique, un tiers seulement est clôturé. Mais cela pourrait bien évoluer dans les mois à venir. Donald Trump a obtenu le droit de construire son mur sur décision de justice et ce sans tenir compte des conséquences que pourrait avoir une telle infrastructure sur l’environnement.

Un juge fédéral californien a jugé que le département de la Sécurité intérieure des États-Unis n’avait pas abusé de son pouvoir en renonçant à des douzaines de lois environnementales pour construire des sections de mur le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. L’arrêt permet au Ministère de déroger aux lois pour les futurs projets de construction de murs-frontières.

LE COMBAT PERDU D’UN AUTRE JUGE 

Le président américain a obtenu les droits de construction de ce mur dont il parle depuis sa campagne, mais un juge a tout fait pour s’opposer à sa construction. Gonzalo Curiel a regroupé trois poursuites distinctes contre le Department of Homeland Security qui avaient été initialement intentées par l’État de Californie, un consortium d’ONG (Defenders of Wildlife, le Sierra Club et le Animal Legal Defense Fund), et l’ONG Center for Biological Diversity.

D’après les poursuites engagées, le ministère aurait outrepassé l’autorité que le Congrès lui avait accordée grâce à une loi datant de 1996 pour déroger aux lois relatives à la construction de l’infrastructure frontalière. Le dossier de 101 pages présenté par le juge Curiel explique également que le président aurait violé via cet acte les lois sur l’environnement et la constitution.

Cependant, les arguments ont été rejetés et le juge Curiel a même été victime de cette affaire. En 2016, le président l’a taclé en affirmant qu’il ne pouvait pas présider cette poursuite car il était « mexicain » alors qu’il est né dans l’Indiana.

L’ÉCOSYSTÈME GRAVEMENT MENACÉ 

Le mur que souhaite ériger Donald Trump est loin d’être une première. L’infrastructure frontalière construite pendant le mandat de George W.Bush suscite elle aussi de vifs débats en ce qui concerne l’environnement. Selon les conservationnistes, celle-ci perturbe déjà l’écosystème. Elle nuit en effet aux migrations et aux mouvements réguliers pratiqués par la faune vivant entre le Mexique et les États-Unis. Si les barrières basses peuvent être franchies par de nombreux animaux, les murs les plus hauts empêchent tous les animaux de passer la frontière.

Rurik List, écologiste à l’Universidad Autónoma Metropolitana-Lerma au Mexique explique qu’avec ce mur, « L’avenir du bison et de nombreuses autres espèces que les deux pays partagent est en jeu à la frontière. »

Mouflon d’Amérique, ours, renard, salamandre comptent parmi les autres espèces qui pourraient subir au quotidien l’imposant mur que souhaite faire construire le président américain. Un mur qui, s’il est érigé, laissera dans l’histoire une marque : celle d’une porte qui a bloqué le voyage pourtant millénaire de milliers d’animaux entre le Mexique et le Canada.

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