Les moustiques peuvent transmettre des maladies comme le paludisme, la dengue, la fièvre jaune ou encore le chikungunya. Souvent sous-estimés, ils sont pourtant à l’origine de près de la moitié de tous les décès survenus au cours des 50 000 dernières années. Le moustique fait 750.000 morts par an et est l’animal le plus meurtrier pour l’Homme. Serait-ce pour autant une bonne chose d’exterminer tous les moustiques de la planète ?
De nombreux moustiques sont inoffensifs
Il existe environ 3 500 espèces de moustiques dans le monde. Parmi toutes ces espèces, seulement une centaine pique l’Homme et propage des maladies. Mosquito Joe, une entreprise de lutte contre les moustiques, explique qu’en dehors des moustiques vecteurs de maladies, certaines espèces sont nuisibles, mais se nourrissent le plus souvent du miellat, de la sève et du nectar des plantes. En outre, certaines espèces qui piquent l’Homme ne transmettent pas de maladies.
Ainsi, l’extermination de tous les moustiques sur la planète n’est pas nécessaire. Les scientifiques indiquent qu’il faudrait tout simplement cibler les moustiques qui posent problème, dont l’Aedes aegypti, qui peut transmettre la fièvre jaune et le Zika, ainsi que l’anophèle et le Culex, qui peuvent tous deux transmettre le paludisme, la dengue, la fièvre du Nil occidental, la fièvre jaune, le Zika, le chikungunya et la filariose lymphatique.
Eliminer les insectes de façon sélective
Il existe plusieurs méthodes pour éliminer les moustiques de façon sélective. L’une d’entre elles est la libération des moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia dans la nature. Pour cette méthode, les moustiques sont élevés de façon à ce qu’ils portent une bactérie qui empêche de transmettre les arbovirus. Steven Sinkins, professeur de microbiologie et de médecine tropicale au Centre de recherche sur les virus de l’université de Glasgow en Écosse, souligne que cette méthode est surtout utilisée pour éviter la propagation de la dengue.
Ce dernier indique qu’une autre méthode consiste à libérer des moustiques génétiquement modifiés, dont la progéniture ne survit pas au-delà du stade larvaire. Il note toutefois que de nombreuses recherches sont nécessaires avant de recourir à ces méthodes pour déterminer leur niveau de faisabilité.
De son côté, Thomas Churcher, épidémiologiste, entomologiste et modélisateur mathématique à l’Imperial College de Londres, explique que l’impact de l’extermination de tous les moustiques reste encore inconnu. Comme cet insecte est une source de nourriture pour de nombreux animaux, ces derniers seraient probablement contraints de changer leurs habitudes alimentaires.