La malaria, également connue sous le fameux nom de paludisme, est une maladie causée par un parasite, appelé Plasmodium, et qui se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté. L’inverse est aussi de mise dans le sens où un moustique peut également attraper le parasite du paludisme en piquant une personne infectée. Le moustique transmettra ensuite la maladie quelques semaines après la fin du stade de développement du parasite chez son moustique hôte.
Selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), en 2017, 219 millions de cas de malaria ont été recensés dans le monde parmi lesquels 435.000 personnes ont succombé face à la maladie.
Malgré tout, une nouvelle étude réalisée par des entomologistes de l’Iowa State University (ISU) et publiée dans la revue scientifique Proceedings de la National Academy of Sciences révèle que l’on pourrait trouver un meilleur moyen de combattre le parasite du paludisme en étudiant les moustiques eux-mêmes et la façon dont leur système immunitaire résiste et élimine le Plasmodium.
Leur système immunitaire combat déjà efficacement le paludisme
En effet, selon Ryan Smith, professeur adjoint d’entomologie et auteur principal de l’étude, « les moustiques sont généralement assez efficaces pour éliminer le parasite. Nous voulions comprendre les mécanismes et les voies qui rendent cela possible. » Avec l’aide de Hyeog Sun Kwon, assistant scientifique en entomologie, le chercheur a réalisé une expérience sur des moustiques infectés.
Les scientifiques ont administré un produit chimique aux moustiques qui a eu pour effet de réduire leurs cellules immunitaires, nécessaires pour combattre les agents pathogènes. Il en a résulté que les parasites du paludisme survivaient mieux chez les moustiques après l’appauvrissement des cellules immunitaires. De plus, les chercheurs ont également découvert que la défense immunitaire du moustique se manifestait sous forme de différentes « vagues » pour lutter contre les parasites du paludisme à différents stades de son évolution dans le corps du moustique infecté.
Smith, qui dirige aussi le laboratoire d’entomologie médicale de l’ISU, a déclaré que cette étude permettait de comprendre comment le système immunitaire du moustique reconnaissait et luttait contre le parasite du paludisme, et a également fait savoir qu’on retrouvait ce système de reconnaissance et de défense chez les mammifères.
Combattre le paludisme par les moustiques, une hypothèse que vont creuser les scientifiques
Il ajoute aussi que l’expérience a montré que les phénoloxidases, une défense immunitaire propre à un insecte, activaient une autre réponse immunitaire qui va s’attaquer aux stades de développement du parasite du paludisme.
Selon Smith, on pourrait réduire la transmission du paludisme de manière conséquente en élucidant la manière dont le corps du moustique se protège et lutte contre le parasite de la malaria. Le chercheur établit déjà l’hypothèse que les scientifiques pourraient modifier génétiquement les moustiques pour qu’ils soient plus résistants au paludisme. Par la suite, ces moustiques « immunisés » pourraient être introduits dans les zones où le paludisme se répand le plus afin de réduire les risques d’infection des êtres humains.
Néanmoins, Smith conclut qu’il faut encore effectuer plusieurs étapes pour parvenir à concrétiser cette approche. Malgré tout, le scientifique est persuadé que cette étude jette les bases pour effectuer ces futures expériences.