L’autopsie virtuelle de la dépouille momifiée d’un nourrisson trouvé dans une crypte autrichienne a révélé que celui-ci souffrait de malnutrition et d’une importante carence en vitamine D.
Momification spontanée
Les scans du corps étonnamment bien conservé ont révélé la présence d’extensions noueuses sur les articulations des côtes, typiques du rachitisme, causé par un manque de vitamine D, ainsi que d’épaisses couches de graisse, ayant probablement contribué à la momification des tissus. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Medicine, de tels résultats suggèrent que l’enfant était trop nourri et insuffisamment exposé à la lumière du soleil, ce qui a entraîné sa mort.
Le corps a été découvert dans un cercueil en bois dépourvu d’inscriptions, dans une crypte près d’un château en Haute-Autriche. L’endroit présentait une circulation d’air constante et une température stable, expliquant en grande partie la préservation spectaculaire de la dépouille. « Nous avons ici l’un des très rares cas où un enfant de l’aristocratie s’est momifié spontanément », explique le chercheur Andreas Nerlich.
Associée aux données relatives à la construction de la crypte, la datation au radiocarbone de la momie a conduit l’équipe à estimer que l’enfant y avait été enterré il y a environ 400 ans. Compte tenu de l’âge approximatif du nourrisson au moment de sa mort (entre 10 et 18 mois) et des habits de soie indiquant une naissance aristocratique, ils soupçonnent qu’il s’agissait de Reichard Wilhelm, fils aîné du comte de Starhemberg ayant vécu de 1625 à 1626.
L’utilisation de la tomographie assistée par ordinateur (TAO) a permis de confirmer que le jeune individu était de sexe masculin, et que ses mesures osseuses et dentaires correspondaient à celles d’un enfant d’environ un an.
Un cas clair de rachitisme
Les scans de ses os costaux ont révélé un rosaire rachitique, condition typique des cas sévères de la maladie, résultant principalement d’un manque de vitamine D que le corps produit lorsqu’il est exposé aux rayons ultraviolets du Soleil. Si les os de ses jambes n’étaient pas arqués (signe révélateur du rachitisme chez les enfants plus âgés), cela peut s’expliquer par le fait que le nourrisson ne marchait pas encore.
Selon l’équipe, ses poumons étaient enflammés, ce qui laisse penser qu’il est peut-être mort des suites d’une pneumonie, affection fréquente chez les enfants atteints de rachitisme.
« La combinaison de l’obésité et d’une grave carence en vitamines ne peut s’expliquer que par un état nutritionnel généralement ‘bon’ et un manque presque total d’exposition au soleil », explique Nerlich. « Bien que l’on ignore si cette combinaison de caractéristiques était courante, les taux de mortalité infantile précoce étaient généralement élevés dans les classes sociales supérieures de la Renaissance. »
» L’utilisation de la tomographie assistée par ordinateur (TAO) a permis de confirmer que le jeune individu était de sexe masculin… » hum, pas vraiment judicieux comme phrase.
la photo de titre ma suffisait, moi.