
L’examen de la dépouille momifiée d’un adolescent italien, inhumé dans un cercueil en cuivre il y a plusieurs siècles, a offert un nouvel aperçu des remarquables propriétés conservatrices de ce métal.
Des réactions complexes
Découverte en 1987 dans le sous-sol d’une ancienne villa de Bologne, la momie est la seule à présenter une coloration verdâtre aussi étendue, concernant aussi bien la peau que les os. Si son analyse initiale avait révélé que le défunt était un garçon âgé de 12 à 14 ans, une équipe pluridisciplinaire a mené des analyses chimiques et physiques approfondies pour percer ses secrets.
La datation au radiocarbone a permis de situer la mort de l’adolescent entre 1617 et 1814, vraisemblablement de causes naturelles (aucun signe clair de traumatisme ou de maladie n’a été mis en évidence).
Le cercueil en cuivre a largement contribué à la préservation des tissus durs et mous. Réputé pour ses propriétés antimicrobiennes, ce métal a également réagi avec les composés acides s’échappant de la dépouille. « Peu à peu, les ions de cuivre ont remplacé le calcium du squelette, qui a viré au vert », détaille la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Cultural Heritage.
Boy's body was mummified and turned green by a copper coffin https://t.co/ZUCbcOpPpB
— atheranews (@atheranews) November 2, 2025
L’examen de sa peau a de son côté révélé une « patine » similaire à celle se formant sur les statues en cuivre et en bronze. « Elle a commencé à apparaître lorsque le cuivre a réagi avec l’eau et le dioxyde de carbone libérés à mesure que le corps se décomposait », détaille Annamaria Alabiso, de l’université Tor Vergata.
Un environnement propice
Le scénario le plus probable est que les taux élevés d’acidité à l’intérieur du cercueil aient entraîné la fissuration de sa partie inférieure, permettant aux fluides de s’écouler. Associée à de faibles niveaux d’oxygène et des températures fraîches et stables, cette humidité réduite a considérablement ralenti la dégradation de la dépouille.
Selon Alabiso, ces découvertes révèlent des effets plus complexes que prévu sur la conservation des tissus organiques pour les métaux lourds.
En 2016, des chercheurs avaient résolu le mystère du premier cas de momification uniquement due au cuivre : une main de nourrisson tenant une pièce de monnaie découverte dans un ancien cimetière hongrois.