Des chercheurs américains ont utilisé un ensemble de molécules spécifiques pour combattre le vieillissement chez des rongeurs, ramenant partiellement, mais de façon sûre, leurs cellules à un état plus jeune.
Les facteurs de Yamanaka
Ensemble de quatre molécules de reprogrammation, les facteurs de Yamanaka peuvent « réinitialiser » l’horloge moléculaire des cellules du corps, en ramenant à leur état d’origine des modèles uniques de substances chimiques appelés marqueurs épigénétiques, connus pour évoluer à mesure que l’organisme vieillit.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Aging, des scientifiques du Salk Institute ont administré ces molécules à des souris adultes en bonne santé, afin d’évaluer précisément leurs propriétés anti-vieillissement et de mettre en évidence les éventuels effets indésirables d’un traitement prolongé.
Alors que les spécimens des deux premiers groupes de rongeurs, respectivement âgés de 15 à 22 mois (soit l’équivalent de 50 à 70 ans chez l’Homme) et de 12 à 22 mois (35 à 70 ans chez l’Homme), avaient bénéficié de plusieurs mois de traitement, ce dernier n’avait pas dépassé 30 jours pour le troisième, exclusivement composé de souris âgées de 25 mois (80 ans chez l’Homme).
Des résultats significatifs
Bien qu’aucun effet négatif sur la santé, le comportement ou le poids des animaux n’ait été constaté, les nombreux bénéfices procurés par les facteurs de Yamanaka ne concernaient que les souris traitées pendant sept et dix mois, soulignant l’importance d’une période d’administration prolongée pour obtenir des résultats significatifs.
Ne présentant aucune modification neurologique ou des cellules sanguines, ni aucun signe de cancer, les rongeurs des deux premiers groupes semblaient à bien des égards avoir « rajeuni ». Des modèles épigénétiques typiques des souris plus jeunes ont été observés dans les reins et la peau, avec des cellules cutanées capables de proliférer et de minimiser les cicatrices après une blessure, capacité diminuant généralement avec l’âge.
Les molécules métaboliques dans le sang, quant à elles, ne présentaient pas les changements typiques liés au vieillissement.
Améliorer la fonction et la résilience des cellules
Si des recherches supplémentaires seront évidemment nécessaires avant de pouvoir envisager des essais cliniques, les chercheurs estiment qu’une telle approche pourrait potentiellement restaurer la santé des tissus et des organismes en améliorant la fonction et la résilience des cellules dans différentes situations pathologiques, comme les maladies neurodégénératives.
Les prochaines étapes consisteront à étudier l’influence des facteurs de Yamanaka sur des molécules et des gènes spécifiques, développer de nouveaux moyens de les administrer et également déterminer la durée des effets de la thérapie.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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