Si la génétique détermine en grande partie la taille d’une personne, l’environnement dans lequel elle naît joue également un rôle important. Des analyses osseuses ont montré que celle des habitants de la ville de Milan était restée largement stable au cours des deux derniers millénaires.
Le cas Milan
Notre stature dépend de la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux tels que le développement fœtal, l’alimentation pendant l’enfance, les maladies, ainsi que des facteurs épigénétiques environnementaux qui peuvent être transmis sur plusieurs générations.
Globalement, depuis la révolution industrielle, les progrès réalisés dans les domaines de la médecine et de la nutrition se sont traduits par une augmentation progressive de notre taille. Toutefois, des recherches antérieures ont montré que celle-ci avait considérablement diminué lors du passage des chasseurs-cueilleurs à des sociétés plus agricoles, et avait également fluctué en fonction des périodes de prospérité soutenue, des guerres, des famines, du changement climatique et des épidémies.
Dans cette nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, des chercheurs de l’Università degli Studi di Milano ont analysé les restes squelettiques de 549 individus, provenant de 13 nécropoles milanaises destinées aux classes les moins riches de la société. Ceux-ci couvraient cinq périodes historiques majeures : l’époque romaine (Ie au Ve siècle de notre ère), le haut Moyen Âge (VIe au Xe siècle), le Moyen Âge tardif (XIe au XVe siècle), l’époque moderne (XVIe au XVIIIe siècle) et l’époque contemporaine (XIXe siècle).
Des résultats inattendus
La stature des individus (environ 100 par période) a été principalement estimée à partir des os du fémur, selon une formule médico-légale bien établie. Il s’est avéré que la taille des femmes variait de 143,5 à 177,6 cm, avec une moyenne de 157,8 cm, contre 152,0 à 195,4 cm, avec une moyenne de 168,5 cm, pour les hommes.
Les chercheurs ont expliqué s’être concentrés sur un seul lieu, présentant des caractéristiques urbaines et socio-économiques constantes, afin d’éliminer les biais ayant tendance à apparaître dans les études portant sur des aires géographiques plus importantes, impliquant des influences environnementales distinctes.
Alors qu’avec un environnement aussi homogène, l’influence de pressions externes comme les guerres, les pestes ou le climat, auraient dû être évidentes, aucune variation significative des statures n’a été mise en évidence au fil des siècles. Ce qui suggère que la vie urbaine à Milan a fourni un environnement stable pendant des milliers d’années, y compris pour ses habitants les plus pauvres.